Rien n’est dû, en ce qui concerne l’amour et l’amitié.
Il m’avait fallu pas mal de temps pour en admettre l’évidence et l’accepter.
Cela m’avait mise à l’abri d’attentes hypertrophiées : les autres font ce qu’ils peuvent.
Si j’exigeais, même intérieurement, je m’exposais à la frustration : ce n’était jamais assez. Pire, si j’exigeais et obtenais, je devenais incapable de recevoir : ce qui venait était un dû, morne et sans surprise.
En revanche, si je n’attendais rien, ce qui m’était donné se révélait d’une saveur étonnante, comme en excès, en surcroit par rapport au cours normal de la vie : « Et toutes ces choses vous seront données en plus » avait annoncé Jésus (1).
Lytta Basset, Ce lien qui ne meurt jamais
(1) Evangile de Matthieu
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