Me mettre à genoux
Le front posé sur la terre fraîche
Soutenue par l’humus, me dévêtir
Retirer un à un mes costumes
Les falbalas, les stratégies et les petites guerres
Ces discours inutiles qui collent entre les peaux
Déposer toutes mes défaites, mes petites gloires
Mes monstres et mes poisons brûlants
Ouvrir ma tête comme on brise un barrage
D’où s’échapperaient mille poissons argentés
Appeler le vide étincelant et terrible
Qui viendrait avec la force d’une rédemption
Pleurer, encore et encore
Ces larmes d’ici et d’ailleurs
Qui laissent leur sel mordant
Dans les sillons de mon âme
Et arrosent ma peau si vulnérable
Etendre les bras, largement ouverts,
Pour n’être qu’un carrefour vivant
Libérer le cœur si profondément brisé
Et rester là, écorchée et nue
Te laisser me voir sous la lumière crue
Et par la réalité inviolable de l’instant
Espérer toucher ton âme
Désirer sentir l’or de ton cœur
Couler doucement dans les chemins du vent
Contempler l’enfant éternel que Tu es
Qui brille depuis toujours
Et vouloir m’approcher plus près
Pour Te voir
Et être vue
De Toi qui est tous les autres.
MT©