J’ai rêvé de marcher libre sur la terre,
Voyage absolu sans frontières
J’ai rêvé d’une main, d’un regard
D’un mot qui brillerait du poids des étoiles
J’ai rêvé d’un chemin bordé de roches douces
De sable chantant sous les pieds
D’herbes folles tressant ma couronne
Et de loups hurlant avec moi vers le ciel
J’ai rêvé de l’eau qui coule dans mon dos
Lave mes pêchés et le désamour
Tombe à mes pieds pour revoir l’océan
Et chuchoter à la Mer la chanson de sa fille
J’ai rêvé d’être le chemin, le vent et la pluie
D’approcher au plus près de toi, de lui, d’elle,
D’être l’espace où transite l’essentiel
Afin que tu te reconnaisses
Mais l’oubli assassine et massacre
Les mots partout sont lancés comme des pierres
Les yeux jugent et fuient
Et la prédation fait sa loi
Colonne brisée, poitrine éventrée
Bouche refermée sur la cendre
Même si je prie encore
Mes pieds s’enfoncent dans la tourbe qui vacille.
MT ©