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Ezio Bosso est un pianiste, compositeur et chef d’orchestre de réputation internationale. Il a appris à lire les notes avant les mots, jouait de la musique déjà à 4 ans et était soliste à 16 ans.
En 2011 il a subi une intervention pour l’ablation d’une néoplasie au cerveau, à la suite de laquelle s’est déclenchée une maladie auto-immune qui lui a fait perdre le langage et ses capacités musicales. Il a dû tout réapprendre.
Ezio Bosso dit de son expérience : « A un certain point, j’avais tout perdu, le langage, la musique : je me la rappelais, mais je ne la comprenais pas. Je jouais et je pleurais, pendant des mois je n’ai rien pu faire. La musique ne faisait pas partie de ma vie, elle était lointaine, je ne réussissais pas à la saisir. J’ai ainsi découvert que je pouvais en faire moins. Cela n’as pas été mauvais. Cela a été différent, cela a été une autre expérience. J’ai appris que la musique est une partie de moi, mais n’est pas moi. Au mieux, je suis au service de la musique ».
Quant à son premier disque paru en 2015, intitulé « 12 chambres », il l’évoque de cette façon :
"Il est dit que la vie est composée de 12 chambres. 12 chambres où nous laisserons quelque chose de nous dont on se souviendra. 12 chambres dont nous nous souviendrons lorsque nous arrivons à la dernière. Personne ne peut se souvenir de la première salle où il était, mais il semble que cela arrive dans la dernière que nous atteindrons. Chambre, signifie arrêter, mais cela signifie aussi affirmation. J’ai dû marcher dans des pièces imaginaires, par nécessité. Parce que dans ma vie, j’ai des moments dans lesquels j’entre dans une chambre qui ne m’est pas très sympathique, pour le dire sincèrement.
C’est une pièce dans laquelle je me trouve coincé pendant de longues périodes, une chambre qui devient sombre, petite mais immense et impossible à suivre. Pendant les périodes où je suis là, j’ai des moments où il me semble qu’on ne sort jamais.
Mais elle m'a aussi offert quelque chose, m'a intrigué, elle m'a rappelé ma chance. Elle m'a fait jouer avec elle. Oui, parce que la chambre est aussi un poème. "
Comment ne pas être touché par cet artiste, par sa traversée de l’obscurité, quand il nous montre une telle lumière, à travers son sourire, à travers son obstination, à travers sa musique ! C’est un enseignement puissant d’être témoin de cette force de vie qui dépasse la personnalité et ne cesse de vouloir révéler notre nature la plus profonde et la plus haute aussi.
Merci pour ces existences qui éclairent notre chemin et les chambres où nous sommes parfois enfermés pour y découvrir une poésie encore inconnue de nous.
MT
http://www.huffingtonpost.it/2016/02/11/ezio-bosso-pianista-sanremo_n_9206706.html
Rain in your black Eyes
Version longue, musique à la minute 8
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