Précipice de la nuit
les heures se détachent
je suis au fond de l'eau
dans des cavernes immuable
sous d'étranges tranchées d'aveuglement et de surdité
je suis à vif avec parfois des tentations de larmes
des tentations de lassitude extrême
que tu me couches en toi
que je m'endorme à tes épaules
sous tes regards abrupts
que je sommeille dans ta gorge
où l'obscurité s'attelle et clame
Mon corps se défait avant de te rejoindre
avant de te connaître seulement mon corps se défait
tu ne vois pas ces fardeaux
ces algues subtiles entortillées à mes poignets
cette torpeur lunaire distillée à la point de mes cils
ce sommeil d'étranglée
(...)
Maintenant je descends vers chaque plante
vers chaque blé chaque rocher
vers chaque vague difficile ou saisissante
vers chaque pied enfoncé dans la terre
vers chaque membre tranché par la soif
je marche vers chaque fatigue humaine
vers le pain
l'asphalte
l'éponge
(...)
Maire Uguay
commenter cet article …