1 avril 2020
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Après avoir lu l'ouvrage "Epidémies vrais dangers, fausses alertes" de Didier Raoult, je mets ici quelques idées clés, une sorte de résumé dans les grandes lignes...
Dans cet ouvrage, Didier Raoult fait le point sur diverses épidémies. Il rappelle en introduction que tous les modèles mathématiques et les prédictions que l’on a tenté de faire, annonçant la mort de millions de personnes, se sont toujours révélés inexacts.
Il détaille les différents épisodes des dernières épidémies dont on a beaucoup parlé, comme celles au charbon, le chikungunya, le SARS, la grippe aviaire, le H1N1, les coronavirus, le Zika, le choléra, le typhus, rappelant que souvent les plus dangereuses et meurtrières ne sont pas celles dont on parle ou dont les médias parlent, et ne sont pas non plus celles auxquelles on donne le plus de moyens scientifiques pour les explorer ou trouver les moyens de les endiguer.
Il met bien en évidence, que les peurs véhiculées par ces infections, ne s’appuient pas sur la connaissance réelle de leur transmission (certaines par exemple n’ont pas de transmission interpersonnelle) mais sur des paramètres subjectifs (émotionnels, peurs ancestrales, mémoire des terreurs liées à des épidémies passées,…)
Il met aussi en parallèle les observations faites par la science (nombre de cas, nombre de décès, type de transmission, dangerosité, moyens scientifiques à disposition) et les réponses politiques ou le traitement médiatique qui provoquent en général une amplification voire une distorsion du réel observé. Comme des systèmes qui cheminent dans des mondes qui ne se rencontrent pas toujours…
Il fait aussi référence aux films produits autour de la peur, avec mise en scène d’épidémies géantes qui terrorisent le monde, films qui véhiculent eux aussi des distorsions. Comme par exemple le film Alerte au moment de l’épidémie d’Ebola, montrant des personnes vêtus de scaphandriers arrivant par hélicoptères pour éliminer les gens atteints dans des villages ( !) alors que Ebola ne se transmet que par contact direct. Résultat, dans la vraie vie, quand certains villageois de Guinée ont vu arriver des soignants, ils les ont tués… avant de se faire tuer pensaient-ils…
Il explique que la plupart des épidémies correspondent à un écosystème, et des paramètres comme la saison, la température, les mœurs, et ce n’est donc pas parce qu’un porteur va quitter son écosystème et arriver dans un autre que cela va propager l’épidémie. Il faut qu’il y ait des conditions pour cela. Il cite par exemple le rassemblement à la Mecque, haut brassage de contamination, mais quand les gens repartent dans leurs pays ce n’est pas parce qu’ils ont été contaminés que l’épidémie se répand autour d’eux.
Il existe une vingtaine de virus à infections respiratoires. Les plus dangereux sont ceux dont on ne parle pas, OC43, HKU, E229 et NL63 contrairement aux SRAS, MERS-corona, ou Ebola qui ont créé la terreur dans certains cas.
La contagion est un phénomène complexe entre la variabilité des microbes, du nombre des microbes, de l’hôte, de la voie de transmission.
Il s’inquiète davantage pour la grippe en général qui tue plus, et l’ignorance concernant les traitements adéquats ou pour les infections respiratoires en général, qui elles aussi sont plus mortelles (4 à 5 millions de morts chaque année) que les virus qui font la une des médias.
La plupart des virus sont des zoonoses, c’est à dire spécifiques des oiseaux, porcs, chauves-souris.
Ce qui remet en question la multiplication des élevages à concentration considérables, avec un risque de contamination élevé (poulets et porcs) ou met le focus sur des animaux à l’état sauvage vivant en grande concentration (rongeurs, chauves-souris).
« Cela explique, en Europe, des épidémies humaines de clones bactériens d’Escherichia coli, de staphylocoque doré et d’entérocoques développés chez les poules et les porcs ».
A cause de la grippe aviaire, la fabrication des vaccins qui était faite à partir d’œufs embryonnés a été interrompue. Cette fabrication qui était bon marché est donc devenue onéreuse, moins efficace, il a donc fallu ajouter des adjuvants et multiplier les injections à deux.
Concernant les vaccins, il est pour la vaccination à tous les âges contre le pneumocoque pour éviter les surinfections bactériennes, et souhaite l’appui des médecins généralistes pour cela.
Il est pour la vaccination des enfants (à partir de 6 mois) car ce sont eux les plus porteurs et donc les plus contaminants pour les personnes âgées. Il soutient le vaccin pour les femmes enceintes qui sont selon lui parmi les groupes à risque, même si les nouveaux vaccins avec adjuvant ne présentent pas de recul (et c’est d’ailleurs pour cela, qu’un membre du Haut Conseil de la Santé Publique s’y est opposé par principe de précaution). Il a mis en place des enseignements post-universitaires pour expliquer aux médecins généralistes de soutenir la vaccination antigrippale.
Pour lui l’adhésion à la vaccination est corrélée au type de lecture. Ceux qui lisent des revues médicales sont pour, ceux qui cherchent leurs informations sur les réseaux sociaux sont majoritairement contre.
Ce qui se passe autour du corona virus est pour lui comme une résurgence de la peur des fièvres hémorragiques réveillées dans l’imaginaire collectif. Pour lui le risque que le corona virus change les statistiques de mortalités française ou mondiale est nul.
La distorsion est créée par :
- la peur des maladies nouvelles
- l’intérêt des laboratoires à vendre des anti-viraux
- l’intérêt de ceux qui produisent des vaccins
- l’intérêt de ceux qui veulent être sur un plateau télé
- l’audimat de la peur
- les sauveurs providentiels
Quant aux vrais moyens de soigner, ils sont aussi proportionnellement inversés à l’information pervertie. Les moyens sont parfois donnés à des causes ou des médicaments que l’urgence ne nécessite pas, et l’urgence peut avoir recours à des médicaments anciens qui fonctionnent très bien, mais alors là, cela n’intéresse personne. Les alertes sont donc aussi un moyen de faire passer l’idée de la nécessité de nouvelles molécules pour lutter contre ce nouveau danger.
Il résume avec cette observation rassurante qu’un écosystème ne peut pas devenir un écosystème mondial. Ce qui se passe dans un écosystème qui produit l’épidémie, n’est pas généralisable à l’ensemble du monde (mœurs, culture, proximité animale, pratiques sexuelles, température, saison, l’eau, drainage des eaux usées, lavage des mains, crachats, … ).
Il observe que la plupart des épidémies ont disparu d’elles-mêmes et qu’il existe un mystère quant à leur survenue, leur transmission et leur disparition et que les connaissances sont trop faibles pour pouvoir faire des prédictions.
Néanmoins pour lui la meilleure des protections reste l’observation – si nous ne nous laissons pas submerger par l’émotion - et il fait le constat qu’à l’heure actuelle la recherche basée uniquement sur l’observation fait défaut et que la plupart des prises de paroles ne sont pas faites par des experts qui sont sur le terrain ou qui ont des années d’observation.
Michèle Théron