Dans le même sens que la conférence "le processus d'innovation peut-il respecter la règle" que j'ai postée ici, cette intervention au Sénat du Pr Didier Raoult, montre un certain nombre d'éléments qui éclairent la crise actuelle, remettant médias, politiques, journalistes à leur juste place quant à la connaissance des données actuelles et de l'expérience des scientifiques. Son exposé montre à la fois son franc-parler, sa vision complexe qui rend compte de causes multifactorielles et sa capacité à énoncer l'état des lieux quant à la prévention, la recherche, les hypothèses, les technologies nouvelles et la hiérarchie des questionnements.
On voit une fois encore, que lorsque le Pr Raoult n'est pas assailli de questions "médiatiques" qui s'éloignent de la complexité des connaissances, nous avons accès à la richesse de sa réflexion qu'il peut déployer.
La recherche est engagée dans l'identification de pathogènes, mais elle en ignore environ 70 %, ce qui doit là encore permettre de rester humble.
La science d'aujourd'hui est une science inexacte pour la science de demain. D'où l'inutilité de poser par exemples des questions du genre : oui mais tel jour vous avez dit ça.
A partir du moment où l'hypothèse est posée que tout est changeant, imprévisible et en grande partie encore inconnu, il faut admettre que la science est incertaine et que, malgré nos désirs impérieux d'avoir des certitudes et surtout des réponses définitives à nos maux, elle est et restera encore une discipline en devenir qui ne pourra pas expliquer tout le vivant et ses mystères.
Et n'est-ce pas tant mieux finalement ?
MT