Je viens de tomber sur un article qui titre : « La Chine vend les organes de ses prisonniers Ouïgours aux riches », article partagé à plusieurs reprises sur un réseau social (1) …
Voici un article « qui tombe à point » concernant la Chine, pays de dictature, certes, mais puissance économique qui doit en gêner plus d’un…. Donc régulièrement nous avons droit à des articles sur la pollution exceptionnelle en Chine, sur des conditions de production terribles, sur des denrées alimentaires empoisonnées, etc. Comme si en Europe les problèmes similaires n’existaient pas.
Concernant les prélèvements d’organes, oui, c’est horrible, absolument inacceptable. En même temps, cet article stigmatise uniquement la Chine, alors que le problème est mondial.
La Chine, l'Inde, le Pakistan, l'Égypte, le Brésil, les Philippines, la Moldavie et la Roumanie sont les pays où le trafic est le plus important.
Par exemple en 2008, les Philippines mettaient en place un comité pour lutter contre les prélèvements clandestins. Le gouvernement philippin a interdit la vente d’organes aux étrangers, mettant ainsi un terme au commerce, très lucratif, d’organes prélevés illégalement sur des pauvres.
Entre 2002 et 2006, le nombre de transplantations réalisées au profit d’étrangers avait augmenté de 60%. Pour la seule année 2007, 50% des 1 050 greffes de rein pratiquées aux Philippines l’ont été sur des étrangers alors qu’une réglementation datée de 2002 prévoit que les étrangers ne bénéficient que de 10% de ces greffes. C’est dire que le problème n’est pas local.
Partout dans le monde ces prélèvements utilisent les populations les plus pauvres, au profit… des plus riches.
Et que dire, dans nos pays « civilisés », du prélèvement sur cœur arrêté ? En « toute discrétion », l'Agence de la biomédecine a autorisé, en 2006 le prélèvement d'organes sur cœur arrêté. Cette technique consiste à prélever des organes sur des personnes en état d'arrêt cardiaque, après une réanimation de trente minutes et le constat de l'absence de reprise de battements du cœur durant cinq minutes au moins. Jusqu'alors, les prélèvements d'organes s'effectuaient sur des patients en état de mort encéphale. Pour être « éthique », il conviendrait d’être sûr d’un accès égalitaire aux soins et de techniques de réanimation suffisamment performantes pour donner une chance à chacun, et être sûr que le patient est vraiment mort … (2)
« Les premiers prélèvements de reins effectués en France dans cette situation l’ont été sur des condamnés à mort, guillotinés à la prison de La Santé. Juste après leur exécution, une équipe médicale se précipitait sur eux, afin de remplacer leur sang par des liquides de refroidissement, et une ambulance conduisait à l’hôpital ces « candidats » au prélèvement d’organes… » (3)
Que dire aussi de la loi du don d’organes ? Chacun est présumé donneur d'organes ou de tissus après son décès depuis la loi du 22 décembre 1976. Il faut faire une démarche volontaire, afin de ne pas être prélevé d’office, dans des conditions somme toute incertaines.
Ainsi on considère que le corps est une marchandise, qui se vend, se donne, s’échange.
Du plus subtil au plus grossier, ces méthodes s’apparentent à des comportements de charognards et façonnent nos cerveaux vers toujours plus d’acceptation, vers toujours plus de recul des limites acceptables.
Et qu’adviendra-t-il dans nos jolis pays, lorsque nous auront adopté les méthodes de la Chine que le président est entrain de convoiter et d’acheter, avec l’intelligence artificielle, la reconnaissance faciale, le crédit social qui, par définition, met en place une notation de « bonnes personnes » et de « mauvaises personnes » ?
Quand il y aura un certain nombre de « mauvaises personnes », qui auront traversé en dehors des clous, au sens propre et au sens figuré, qui n’auront pas mis leurs enfants dans la bonne école, qui n’auront pas posté sur internet les bonnes infos, qui feront des vidéos en dehors de la pensée dominante, qui ne seront pas vaccinées, qui n’auront pas mis leur compteur linky, qui auront refusé le stopcovid, qui seront descendus dans la rue pour manifester, qui se réuniront pour créer de nouvelles institutions, de nouvelles monnaies, ou des lieux de vie atypiques, qui n’auront pas consulté un médecin référent, qui n’auront pas accepté tout un tas de lois qui sont entrain de se mettre en place grâce à un état d’urgence fallacieux, donc, toutes ces personnes, qui seront répertoriées, sorties de l’anonymat grâce à leurs données stockées en masse, ces personnes stigmatisées, dévaluées, montrées du doigts, ne constitueront-elles pas un jour une population idéale pour faire des expériences, pour justifier certains comportements ? Pas grave penseront certains cerveaux anesthésiés, n’est-ce pas, car ces personnes seront devenues des « sous-êtres », des êtres de deuxième catégorie, sorties de la norme, de l’élite méritante…
Veillons aujourd’hui à ne jamais dévaluer un seul être humain, ne faisons pas le jeu des diviseurs, des prédateurs, des cannibales, parce que stigmatiser une classe, une religion, une couleur, une ethnie, c’est s’avancer vers la barbarie à coup sûr.
C’est aujourd’hui dans chacune de nos pensées, de vos comparaisons, dans chacun de nos jugements, que nous créons la possible horreur de demain.
C’est à chaque prise de conscience et par un engagement volontaire, que nous pouvons dire non à tout cela. A commencer en faisant le choix de prendre responsabilité de sa vie… et de sa mort, sans avoir obligatoirement besoin d’utiliser le corps d’autrui pour survivre.
Et si cette pratique de prélèvement doit se faire, qu’elle soit en effet un « don », c’est-à-dire un don d’amour, volontaire et conscient.
MT
(3) Prélèvement d'organes à cœur arrêté, wikipedia