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D’un côté il y a la mort,
Cet abysse interminable
Dont on ne voit jamais le fond
Il y a ce doute
Cet écartèlement entre cimes et néant
Ce silence immobile qui s’acharne
Tel un charognard sur sa proie
Il y a ce corps qui se désagrège
S’effrite
Et s’amalgame à ces ombres mouvantes
Qui mangent la vie
Pilonnent les minutes,
Jusqu’à dissolution.
Et puis au milieu de ce tumulte
Le ciel qui s’ouvre et s’éclaircit
Le soleil qui tambourine aux fenêtres,
Chauffe la peau jusqu’aux entrailles,
Écarte les pupilles
Et réanime la vie endormie.
Les arbres tremblent, frissonnent
Communient dans une prière muette
Et pourtant je l’entends
A peine audible, secrète,
Qui se diffuse à toute la création
Dans un infime mouvement
Qui remet du mouvement dans mon corps.
Le cerisier, érigé comme un totem sur la terre
Étend ses bras invisibles jusqu’à moi
Alors mon corps se creuse,
Fait de l’espace pour ce vivant qui vibre
Et le ciel, dans un baiser ultime, se penche
Il regarde l’ombre qui se dissipe
Et la lumière qui infuse doucement le monde.
MT©