Sortir de la maltraitance verbale

La compréhension des choses est complexe et en ce moment cette complexité est à son paroxysme, au travers des multiples points de vue, parfois sans connexion entre eux.

Chaque point de vue a son origine, son histoire, ses angles morts, ses filtres, il peut être le résultat de fermetures, d’ouvertures, d’expansion de conscience, de ressentis intuitifs, mais quoi qu’il en soit, il ne reste qu’un morceau de la vérité, qui elle est plus grande que celle perçue par nos capacités d’Humains.

Celui ou celle qui sait un peu plus qu’un autre -ce qui reste relatif-, qui a ouvert son champ de vision un peu plus large, qui a fait des liens là où d’autres n’ont pas encore eu l’opportunité de le faire, qui ont un champ d'expertise complémentaire à celui d'un.e autre, ont le devoir de partager et transmettre ce qu’ils comprennent, mais surtout ils ont la responsabilité de trouver le chemin pour le transmettre sans violence, ils ont la responsabilité de trouver les mots pour ouvrir d’autres consciences.

Les mots coup de poing, les jugements, les sentences abruptes, ne font que fermer les cerveaux déjà traumatisés par des décennies de violence et de maltraitance, décennies pour ne pas dire des siècles ou des éons.

Même si une idée est juste, on ne l’impose pas avec des méthodes et des paroles agressives, celles-là même qui ont fait qu’au fil des siècles nous avons perdu notre sensibilité, celles-là même qui ont fait que nos cerveaux se sont ratatinés, que nos yeux se sont baissés par renoncement, que nos cœurs se sont fermés à force de prendre des coups. Nous ne pouvons pas perpétuer la maltraitance, si nous souhaitons en sortir...

La douceur, l’empathie et un sens nuancé de la pédagogie permettront de guérir de nos blessures ancestrales et de pouvoir, comme la fleur, s’ouvrir pour exposer notre cœur sans peur qu’il soit piétiné.

C’est probablement notre plus gros challenge collectif dans ce monde où la haine, la violence et l’abus d’autorité poussent comme du chiendent.

MT