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5 mars 2022 6 05 /03 /mars /2022 02:10
Illustration : Voilage Voilage - Festival Architectures Vives

Illustration : Voilage Voilage - Festival Architectures Vives

 

 

Au fur et à mesure des dévoilements, nous sommes amenés à regarder les vérités, nous y sommes invités, mais nous pourrions aussi dire obligés, sous peine de rester momifiés dans le passé, dans l’illusion et dans les mensonges accumulés depuis si longtemps.

 

Nos yeux doivent s’ouvrir. Certains ne le souhaitent pas ou ne le peuvent pas. Comment les blâmer, nous avons si souvent et si longtemps fermer nos propres yeux à la réalité.

La conscience se déploie à son propre rythme.

 

Des mensonges, il y en a pléthore, ce sont comme des voiles qui se déchirent et tu ne peux plus t’arrêter aux images présentées, tu dois passer derrière les apparences, t’aventurer, descendre encore et encore dans les profondeurs, là où sont stockés les faux-semblant, les croyances, les apprentissages falsifiés, les pensées automatiques, les certitudes de l’égo, les noirceurs que tu cherches à éviter, et toutes les matrices imbriquées les unes dans les autres, créées, construites depuis la nuit des temps, fabriquées depuis ta conception.

 

Matrices que tu as enfilées comme une main se faufile dans un gant, que tu as épousées comme un double invisible qui te colle à la peau.

 

Matrice comme un dealer qui te vend toutes sortes de drogues dont le sevrage est si difficile.

 

Matrice comme un cocon que tu n’arrives pas à quitter, même si la mue est en cours.

 

Ton système pèle, il part en lambeaux, tu cherches encore à tout recoller, alors qu’il faut tout laisser partir. Plus tu retiens, plus cela fermente, plus cela pourrit et contamine la graine à naître.

 

Tu vois tes lenteurs, tes impuissances, ton vide, tes excès, tes peine-perdues, tes rêves avortés, ton futur incréé, tu vois tout le gâchis de ta vie et de celles des hommes sur terre, alors que tu es fait d’une lumière si puissante au potentiel créateur infini et tu te demandes : « qu’ai-je fait de cette puissance » ?  

Tu vois toutes ces morts, toutes ces agonies en toi et dans ce monde finissant.

 

Tu peux voir tout cela si tu as laissé de l’espace, du silence, de l’immobilité, si tu as arrêté de t’étourdir avec le faire, avec les occupations, avec les obligations, avec les habitudes, avec les fausses nourritures et les fausses relations. Parfois c’est aussi la vie qui te met au repos.

 

Plus tu vois, plus tu acceptes et rencontre ce que tu vois, et plus tu déconstruis, plus tu mets en pièces un système obsolète, plus tu défais les matrices.

 

D’ailleurs ce n’est pas toi qui déconstruis. "ÇA" déconstruit pour toi, presque à ton insu. Ton travail est de voir et d’accepter et cela se déconstruit au point d’être rendu à un endroit où tu peux même te sentir victime de cette déconstruction.

 

Car plus rien ne fonctionne comme avant, tout s’effondre, ton identité, ton visage, son corps, ta vie telle qu’elle était organisée, ta sécurité, tes repères, tes projets.

 

Tout se déconstruit, c’est le chaos, tout se meurt, des parts entières de toi se meurent, mais quelque chose demeure. Cela vient d’abord dans la sensation de ton corps, puis à ta conscience comme une présence.

 

Quand tu commence à le sentir, à découvrir cet espace intouchable, tu sais que cela va être ta nouvelle force sur laquelle tu vas pouvoir t’appuyer.

 

Même si tu résistes.

Même si tu cherches à revenir en arrière, à ériger de nouveaux murs qui, crois-tu, te tiendraient debout, même si tu cherches des solutions alors que tout ce que tu imagines est encore sous le sceau de l’ancien et ne pourrait rien résoudre ni rien créer.

 

Tu ne sens que l’inconfort.

 

Tu es entre deux mondes. Entre la mort et la vie.

Personne n’aime que tu parles de mort. Tout le monde la fuit. Personne n’aime quand tu dis que tu te sens mourir, parce que personne n’écoute sa propre mort.

Mais tu ne peux plus faire semblant. Tu ne peux pas continuer à taire ta réalité et ce qui te traverse.

 

Ta force est la patience et la foi dans le processus qui doit t’amener d’une rive à l’autre, de l’ancien au nouveau, du connu à l’inconnu.

 

Pendant que tu comprends cela, tu perds encore et encore, tu ne comptes plus tes deuils, tes pertes et tout ce que tu laisses partir, tes amis, tes possessions, tes illusions, tes forces, tes savoirs, des morceaux entiers de toi. C’est gigantesque.

 

Parfois tu penses que c’est au-delà de tes forces et de ta simple humanité.

 

Et tu as raison. C’est au-delà de toi. Une part du processus est au-delà de tes vouloirs, tu es traversé par plus grand que toi, par la vie qui se déploie, par la lumière qui vient tout éclairer et brûler tout ce qui n’est pas essentiel.

Si tu croyais l’essentiel dans le futile, tout est à revoir.

 

Des forces atomiques te tombent dessus. Personne ne t’a jamais appris comment faire pour les métaboliser, les intégrer et comment faire pour que ton corps reste entier.

 

Petit à petit, tu comprends que tu ne peux rien contrôler, que tu es la goutte d’eau emportée par le courant de la rivière. Peux-tu résister à cela ?

 

Il ne restera que le noyau.

Il ne restera que ton regard pour tout voir, l’horreur comme le sublime. Mais le sublime te portera.

Il ne restera que ton cœur, qui bat jusqu’à la fin, mais tant qu’il bat il te met à l’unisson du vivant et du monde, et là est l’essentiel.

 

Derrière les voiles, percera l’essentiel et la vérité de qui tu es.

 

 

MT

 

 

 

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  • : Le blog de lejour-et-lanuit.over-blog.com
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Auteur - Photographe

Michèle Théron, praticienne de santé naturopathe, femme en chemin, je vous partage sur ce blog des articles, de la poésie, des photos créés par moi, et les citations, articles, vidéos qui nourrissent mon chemin et m'inspirent.

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