Ce passage fait référence à une époque sombre du Canada et de la colonisation où les pensionnats pour les Indiens ont été le lieu de maltraitances, de viols et de « lavage de cerveau », pour les sortir de leur état de « petits sauvages » avec leur « sale langue ».
Partout dans le monde, nous avons à rougir des violences faites aux autochtones ou à des minorités.
Mon cœur saigne vraiment de ces atrocités perpétrées depuis si longtemps sur la terre, et je demande pardon, pardon, pardon...
Pourquoi demander pardon lorsque nous n’avons « rien fait » me direz-vous ?
C’est mon cœur qui me le dit.
Et la tête peut vous fournir ces quelques explications :
Au nom de ce que je nomme la co-responsabilité : ne serait-ce que par nos ancêtres qui ont fait cela et qui eux n’ont pas demandé pardon, ne serait-ce que par les valeurs (ou justement l’absence de valeurs) qui ont permis cela et dont nous pouvons avoir encore une trace à l’intérieur de nous-mêmes (à chaque fois que nous émettons un jugement envers un Frère, une Sœur, au nom de sa race, sa couleur, ses pensées, sa religion, etc.), au nom de toutes nos petites bassesses, nos manques de courage, nos aveuglements, nos dénis, nos illusions, notre esprit de compétition, notre ego orgueilleux, notre besoin de domination, toutes ces parties non éclairées de nous qui peuvent encore nous traverser, à des doses aussi petites soient-elles, et permettent à l'ombre de s'immiscer, pardon...
Chacun, nous devons traverser nos ombres, oser voir l’inacceptable et prendre la responsabilité de guérir.
T8aminik a vaincu son dragon par la force du pardon.
MT
Illustration Helena Nelson Reed
(…) comprenez que tant qu’une blessure n’est pas rouverte, elle ne peut être nettoyée et continue de s’infecter.
Nous devons tous avoir le courage de déterrer ce triste épisode de notre passé afin de nous réconcilier véritablement et de passer à une autre étape de notre vie commune.
L’humain qui a peur de vivre ses émotions est un être en cage. Peu importe nos blessures, la pire chose que nous puissions faire est de tenter d’oublier, sans crier ou sans pleurer.
D’innombrables cris et larmes sont sortis de mon corps pour permettre ma guérison.
La cicatrice est toujours présente et peut se réveiller de temps à autre, mais j’ai réussi à accepter l’inacceptable et à pardonner l’impardonnable.
T8aminik Rankin, On nous appelait les Sauvages, co-écrit avec Marie-Josée Tardif aux Editions Le jour
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