L’amour de la Terre et des animaux n’attend pas le nombre des années.
Il suffit d’être déjà proche de la nature, de pouvoir sentir dès son plus jeune âge la singularité du vivant, pour être une écologiste en herbe.
Pour témoin, cette petite fille habituée à nager avec les baleines à bosse à Moorea en Polynésie française.
Elle nous rappelle ainsi, que lorsque nous ne sommes pas coupés de la nature, lorsque nous pouvons la voir, la ressentir, nous la respectons naturellement.
Ce qui tue aujourd’hui ce lien, ce sont bien sûr les villes, grandes ou moins grandes, mais aussi l’industrialisation, le faux « progrès » qui met le profit au centre de toutes les actions et interactions, faisant passer au second plan, certes la nature et l’animal, mais on ne le voit pas toujours, essentiellement l’humain.
L’humain se croit le maître parce qu’il domine économiquement, parce qu’il consomme, parce qu’il opprime et fait pression sur le vivant…. Mais à quel prix ? Une cécité l’empêche de voir son propre esclavage, de voir qu’il est lui-même un produit de consommation et d’exploitation, au service d’un système destructeur.
Ce système est arrivé à son paroxysme : les animaux disparaissent partout sur la planète, les forêts se raréfient, les eaux sont polluées, les océans sont des poubelles, les banquises fondent et enferment dans leurs glaces les polluants que les vents de la civilisation colportent, l’atmosphère est bourrée de CO² et de métaux lourds lâchés sur nos têtes, l’ozone se troue un peu partout, les espèces animales comme humaines sont affamées, les biens et richesses sont confisquées, la santé est une denrée rare et menacée, et l’avenir s’annonce des plus sombres si l’on ne redresse pas la barre…
Et tout cela grâce à quoi ? A ce que l’on a, mal à propos, appelé le progrès et qui n’est qu’une course en avant de quelques uns laissant derrière eux le plus grand nombre et un chaos aussi vaste qu’un cataclysme.
Le tout largement alimenté par nos propres illusions, nos attentes placées dans des systèmes extérieurs à nous, à force d’abandonner notre pouvoir, à force de penser que les autres, ceux qui nous disent de voter pour eux, vont organiser le monde au mieux de nos intérêts, à force de croire que leurs inventions servent le vivant, alors qu’aujourd’hui il est impossible de ne pas voir que la majorité d’entre elles ont été mises au service de la destruction et de la mort, le tout emballé dans de beaux discours aussi artificiels que les molécules inventées pour notre bonheur…
Pour que tout se remettre dans l’ordre des choses, l’ordre étant à comprendre ici non pas comme un enfermement mortifère ou un plan immobile mais comme l’ordre du vivant, l’Homme doit rapidement retrouver le sens profond de son rôle sur Terre : il en est le gardien, et non le dominateur. L’heure est venue de choisir : utiliser son pouvoir à des fins personnelles, ou le mettre au service de plus grand que lui. Il est peut-être temps de dialoguer avec son ancêtre Noé qui sut si bien faire monter à bord de son arche, toutes les espèces qui se trouvaient menacées…
Cet engagement nécessite un cheminement où l’ego perd sa prévalence pour laisser la place à l’Etre et ses forces d’excellence.
Planté entre Ciel et Terre, point de jonction entre les forces du haut et du bas qui passent à travers lui, l’Etre humain ne doit pas oublier qu’il n’est qu’un colosse aux pieds d’argile.
Il est vulnérable s’il oublie que sa survie dépend de la création toute entière.
Il est vulnérable s’il ne sait pas où il pose ses pieds et si sous chacun de ses pas il ne glisse pas cette mince mais indispensable semelle tissée de conscience et d’amour.
MT