Nous avons déjà cité ici Edgar Morin, (voir les NIOUZES du 11 janvier 2011) suite à son article dans Le Monde du 9 janvier 2011.
Un bel et long article, dans lequel il analyse la situation mondiale et les enjeux qui se dessinent pour les états et pour l’humanité, avec pour titre ce proverbe turc, contenant l'essence même de sa réflexion et de l'enjeu de toute crise :
les nuits sont enceintes et nul ne connaît le jour qui naîtra.
C'est l'éternelle histoire de la chenille et du papillon.
Dans toute métamorphose, une partie doit s'autodétruire -celle qui n'est plus d'actualité- et une autre doit s'autoconstruire, dans un processus de renouvellement.
L'enjeu est de taille et il n'est pas gagné d'avance. Tout chaos nécessite un processus de mort. Mais Thanatos peut remporter la victoire, faire basculer le processus vers l'involution, et les forces de vie peuvent ne pas être assez "vives" ou prêtes pour permettre la métamorphose.
L'enfantement est un chaos qui requiert beaucoup d'énergie.
La femme qui met au monde doit avoir confiance dans les forces de vie, être assez forte pour participer à l'expulsion de sa création, et mourir à ce qui en elle précédait son état de mère.
Le nouveau ne peut être accouché qu'en mettant fin à la matrice, qu'en osant mettre au monde ce qui, en chacun de nous, est appelé à grandir, dans l'excellence, avec confiance et amour.
Un défi que nous pouvons garder à l'esprit afin de mobiliser en conscience notre potentiel personnel, pour le mettre au service de ce nouveau monde qui attend.
M.T.
Le 4 novembre dernier, Solicités a organisé une conférence-débat avec Edgar Morin et Patrick Viveret au théatre de l'agora d'Evry, intitulée "Du bon usage de la fin d'un monde, Dialogue à deux voix à la recherche d'une voie pour l'humanité".
L'environnement, l'économie, la société, les valeurs, la culture : tous ces piliers du monde moderne sont aujourd'hui en état de crise, plus ou moins avancée. Dans cette période critique pour l'humanité, quelle réforme de vie peut-on envisager ? Quelle voies, à la fois personnelles, sociales, éducatives et politiques, sont à emprunter pour une société authentiquement humaine ?
Dialogue exceptionnel et sans concessions entre deux éminents philosophes français dont la notoriété au-delà des frontières n'a d'égal que leur engagement social et humain et leur exigence éthique.
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