Ma Ananda Moyî était un maître spirituel, dont le nom signifie « pénétrée de Joie ».
Je me souviens comment, à la lecture du livre « En compagnie de Ma Ananda Moyî », il y a plus d’une dizaine d’années, j’avais été fascinée par les témoignages d’extases décrites par son disciple Bhaiji.
« Il y avait une lumière si brillante qui sortait de ce corps que tout l'espace environnant en était illuminé. Cette lumière semblait se répandre progressivement et envahir tout l'univers. Dans cet état, elle se couvrait d'un voile supplémentaire et se retirait longtemps dans un coin isolé de la maison.
Pendant cette période, son corps rayonnait d'un pouvoir divin tellement intense qu'elle pouvait d'un regard plonger les gens dans un état d'oubli d'eux-mêmes. Certains, en lui touchant le pied, tombaient inconscients. Les endroits sur lesquels elle s'allongeait ou s'asseyait devenaient presque brûlants. »
Mâ pouvait rester plusieurs jours sans rien manger ni boire, en extase, et cette lumière éblouissait ceux qui, un instant, y avaient accès.
Je me demandais comment était-il possible de répandre tant de lumière et aussi comment rester vivante en s’absentant aussi longtemps de son corps ?
« Son visage était empourpré d'une lumière douce, dégagée par un bonheur intérieur intense. Ses joues avaient un éclat céleste, et son front une sérénité, un calme divin. Il y avait suspension de toutes les activités physiques habituelles, et pourtant chacun des pores de sa peau irradiait une lumière peu ordinaire.
C'était un discours intérieur muet - L'éloquence du silence. Tous les assistants sentaient que Shrî Ma était en train de sombrer dans les profondeurs de la communion divine. Dix à douze heures s'écoulaient ainsi, puis on s'efforçait de la ramener sur le plan physique par des kîrtan ou autres, mais cela ne servait à rien.
Moi-même, je ne réussissais pas à la faire émerger de son état d'auto-absorption. Il n'y avait absolument aucune réponse quand je frottais énergiquement ses mains et ses pieds, ou même quand je les piquais avec des pointes acérées. La conscience réapparaissait chez elle en son temps, et cela ne dépendait d'aucun stimulus extérieur. »
La beauté et la nature de cette femme ont laissés en moi un profond mystère…
Dans ces passages filmés par Arnaud Desjardins, on peut voir dans son sourire cette Joie dont elle est porteuse et sa Présence, dans une simplicité apparente, mais qu’elle offre telle une bénédiction.
MT
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