Un acte responsable et citoyen
Les problèmes d’environnement et de pollution font la une de tous les journaux. Cette nouvelle prise de conscience est salutaire, mais encore faut-il ne pas rester passif et croire que « c’est le problème des autres ». Les solutions concernent chacun d’entre nous et nécessitent une remise en cause de nos mauvaises habitudes et des efforts pour adopter quotidiennement une attitude responsable et citoyenne.
On estime qu’aujourd’hui chaque Français produit en moyenne 1,6 kg d’ordures par jour, soit environ 352 kg par an, ce qui représente chaque année 24,5 millions de tonnes de déchets… Notre société est devenue hyper productive en déchets, soit, mais ne baissons pas les bras… et relevons plutôt nos manches !
OU JETER ?
Ne pas jeter n’importe où. Une règle qui semble dictée par le bon sens, et pourtant loin d’être appliquée par tous. Vous mettez votre poubelle dans les conteneurs prévus à cet effet, certes. Mais êtes-vous sûrs d’avoir des réflexes écologiques pour des petits gestes insignifiants ?
♥ Vous êtes en vacances, enfin détendus. Votre décontraction va-t-elle jusqu’à abandonner (en plus de votre stress), les restes de votre pique-nique à Dame Nature ? Chaque fin d’été, on recense par exemple quelque 750 millions de débris sur et dans la Méditerranée…
♥ La forêt, c’est super ; avec un peu de chance, on ne croise personne. Justement, ni vu ni connu pour laisser là une bouteille en plastique ou une cannette en aluminium. Sauf qu’il faudra dix ans pour que la cannette se dégrade et plusieurs siècles pour la bouteille en plastique. Joli héritage pour nos enfants !
♥ Quand vous manger un chewing-gum, le papier se retrouve-t-il dans le caniveau ou reste-t-il dans votre poche (en attendant d’être jeté proprement) ? Ce même chewing-gum, lorsque son goût est épuisé, va-t-il décorer l’asphalte et faire le malheur de nos semelles ? Remarquez que, si vous avez gardé le papier dans votre poche, vous aurez un emballage providentiel !
♥ Vous fumez ? Que faites-vous de vos mégots ? Par terre ? Pourtant, il est peu probable que vous fassiez de même chez vous…
♥ Vous avez peut-être un chien ? Et bien sûr, il vous semble logique, du moins inévitable, de lui laisser faire ses besoins dans la rue…
La rue est devenue l’endroit où s’exerce les attitudes qu’en aucun cas on ne supporterait dans notre environnement proche. Et pourtant elle devient bien le reflet de notre inconscient, de notre ombre, de la noirceur que nous ne voulons pas voir en nous, mais qu’il nous est si facile de percevoir chez les autres…
Rappel de quelques règles essentielles pour un quotidien de qualité.
TRIER
La poubelle, instituée en 1882 par le préfet du même nom, a vu sa fonction se démultiplier. Aujourd’hui, grâce à la sensibilisation au recyclage, les poubelles en voient de toutes les couleurs.
♥ Du vert pour les bouteilles et toutes sortes de verre ;
♥ Du bleu pour les journaux, les prospectus, les magazines ;
♥ Du blanc pour les emballages en plastique.
Les couleurs peuvent varier d’une commune à l’autre, mais trier ses déchets est à l’ordre du jour. Les pouvoirs publics ont intensifié les campagnes d’information et les collectivités locales et les municipalités installent un nombre croissant de conteneurs et de déchetteries.
Les déchets ainsi sélectionnés atterriront dans l’une des 1600 déchetteries de France. Proscrivez les décharges, elles défigurent l’environnement et représentent des menaces pour l’air, les nappes phréatiques, la flore, la faune.
DECHETS DANGEREUX
Attention, se débarrasser de certains déchets peut être dangereux. Piles, accumulateurs, huiles de vidange usagées, néons, médicaments, peintures, insecticides… contiennent des métaux lourds, produits toxiques ou substances chimiques néfastes à la santé et dangereuses pour l’environnement. Savez-vous qu’une simple pile peut polluer un mètre cube de terre pendant cinquante ans ? !
♥ Si vous pratiquez vous-même votre vidange et changez votre batterie, apportez les produits usagés chez le garagiste, un relais Vert Auto ou dans des conteneurs sur les parkings de supermarchés. Pour connaître les garagistes qui récupèrent ces produits, consultez sur minitel le 3615 Ademe.
♥ Pour ce qui est des piles usagées, les rapporter au magasin où vous les avez achetées ; certains commerces mettent à votre disposition des bacs de récupération.
♥ Pour éviter de contaminer les égouts et au final les stations d’épuration, ne jetez pas de produits toxiques dans votre évier (acétone, white-spirit,…).
♥ Choisissez des nettoyants biodégradables, de préférence des produits verts garantis par des labels NF Environnement.
♥ Les pharmaciens reprennent les médicaments, tubes, flacons, étuis usagés. Ils seront soit recyclés, soit redistribués, s’ils sont toujours actifs, à des associations humanitaires (ce qui n'est pas toujours la panacée).
♥ Pour les matériels volumineux, votre mairie vous indiquera la déchetterie la plus proche et vous fournira les dates d’enlèvement des objets encombrants.
JARDINEZ PROPRE
L’idéal, lorsque l’on possède un jardin, c’est qu’une grande partie des déchets ménagers peut être recyclée et trouver une seconde vie bien utile. Seulement être un jardinier du dimanche ne veut pas forcément dire respecter la nature… Engrais en excès ou mal dosés, insectes éradiqués, … parfois pour avoir un « joli » jardin, on en arrive à ne plus respecter la nature et ce qu’elle représente. Quelques trucs pour garder les pieds sur terre !
♥ Pelures de légumes et de fruits, restes de viandes, de pain, marc de café, sont biodégradables et seront transformés en biogaz, source d’énergie. On peut y ajouter d’autres résidus : feuilles mortes, herbe tondue,… Si on les laisse se décomposer à l’air libre, ils fournissent un compost, terreau fertile utilisé par les céréaliers, viticulteurs, mais aussi les jardiniers.
♥ N’abusez pas d’engrais, désherbants et autres pesticides. Respectez les doses prescrites. Le mieux reste encore de se rendre dans des coopératives bio, où se vendent aussi des produits de jardinage qui ne nuisent pas à l’environnement. Et pourquoi pas acheter un petit manuel de jardinage bio, afin d’introduire de nouvelles habitudes dans la pratique du jardinage.
♥ Ne détruisez pas systématiquement les insectes, qui font aussi partie d’un écosystème. Observez l’environnement : coccinelles et mésanges sont grandes consommatrices de pucerons. Une seule larve de coccinelle peut manger 80 à 150 pucerons par jour (80 F la boîte de 60 œufs). Le choix de la plante est également important : il en existe qui « décourage » certains insectes : le céleri repousse la piéride du chou ; les capucines chassent la mouche blanche de la tomate ; lavande, menthe, œillet d’Inde éloignent les fourmis. Il existe des colliers répulsifs anti-fourmis à fixer autour des troncs d’arbre. Utilisez un insecticide naturel à base de roténone ou des cartons jaunes englués qui attirent et capturent les insectes, ce qui évite les pulvérisations intempestives.
♥ Arroser modérément pour économiser l’eau. Une plante pas trop arrosée cherchera l’eau en profondeur avec ses racines, deviendra plus résistante et moins gourmande.
♥ Tout en respectant ses goûts d’aménagement, savoir que planter un arbre, c’est mieux que d’arracher ou détruire des plantations. Car davantage d’arbres, signifie moins de pollution.
♥ Eduquer par le jardinage, son entourage, ses petits enfants. Apprendre dès le plus jeune âge à être sensibilisé à la nature, c’est déjà un pas pour l’écologie. Respecter un insecte, une fleur, un arbre, c’est l’enseignement de valeurs universelles et c’est, nous dit Jean-Marie Pelt (1) « la base de la morale sociale et d’une nouvelle alliance avec la nature ».
On le voit par tous ces exemples, la société de demain, c’est nous qui la construisons. Certes, il faut aussi s’organiser pour faire pression auprès des pouvoirs publics afin que ceux-ci organisent les structures et les lois nécessaires à l’application d’une attitude écologique, capable de protéger l’environnement et l’Homme, qui, ne l’oublions pas, est dépendant de cet environnement. Mais c’est essentiellement par notre comportement quotidien, qui n’a besoin pour exister que de notre conscience et de notre persévérance, que notre environnement pourra se transformer favorablement.
Michèle Théron
Praticienne de santé Naturopathe
Article paru dans "Objectif Notre Santé"
(1) Jean-Marie Pelt est président de l’Institut européen d’écologie de Metz, auteur de plusieurs ouvrages.
Adresses utiles :
*France Nature Environnement 57, rue Cuvier 75231 Paris Cedex 05
*Nature et Progrès 68, boulevard Gambetta 30700 Uzès
*Les Amis de la Terre, 15, rue Gambey 75011 Paris
*Eco-Emballages 44, av Georges-Pompidou BP 306 92302 Levallois-Perret Cedex
*Union des entreprises pour la protection et la santé des jardins 59, av de Saxe 75007
*Profertyl : catalogue VPC de produits pour jardiner bio ;
*Greenpeace
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