Qu'il en soit ainsi de ta voie qui se dessine au gré des rencontres et des confidences. Tu jubiles de savoir où mettre les pieds sur ce territoire que tu découvres depuis que tu es née. Tu cherches à comprendre au creux de toi ce qui se manigance, magnificence bénie. Tu découvres des parterres de fleurs qui font la bonté et la beauté du monde en offrande, alors à quoi bon leur tourner le dos plus longtemps. Toi, tu écoutes le bruissement de leurs ailes-pétales, dans le jaillissement de la vie des jardins que tu t'offres en partage.
Au sommet de cette montagne que tu as entrevue un jour de printemps, il y eut pourtant de quoi défaire les noeuds que tu t'étais offerts aussi à vivre, de quoi avancer pour ne pas trépasser au pied de la béatitude qui t'attendait, et dont tu te faisais une joie de rencontrer l'essence, même si parfois tu t'es un peu oubliée, au détour des chemins à aller droit devant parce qu'il le faut bien.
Ainsi soient-ils les mots qui font des lacets, serrant fort la gorge qui a besoin de s'exprimer, du fond de soi jusqu'au dehors des parterres de fleurs contemplées. Toi, tu voyais dans cet affront terrible de la vie qui t'offrait la douleur, de quoi compléter ton bagage. Et de bagage pourtant, il ne fallut rien y laisser à ce naufrage difficile qui, parcouru par le courage, vit ta renaissance au-delà de qui tu étais auparavant.
Oui du courage il t'en a fallu et tu en as eu. Te voilà sortie de cette auberge où les choses qui se disaient t'échappaient parfois, pour aller rejoindre le sentier de ta liberté. Elle n'a pas de couleur particulière. Elle a l'aspect de toutes les fleurs qui avec courage se sont ouvertes au monde. Elle est purement et simplement ce que tu sens et ce que tu sens est là dans tes pieds que tu acceptes de laisser glisser paresseusement sur cette terre qui t'accueille et te fait ouverte à ses merveilles, après la douleur et les blessures.
Après les expériences dures sur lesquelles ton coeur s'est cogné, il a changé de forme, d'aspect, de texture. Il a refait ses cellules, vibrantes d'amour, elles viennent réveiller ton corps. Et ton esprit s'ouvre à cette aventure par le truchement d'une merveille qui dure, une mère qui veille et qui dure, ton amie la terre.
Tu n'en es pas moins dure avec toi-même, voulant parfois changer l'aspect des choses icibas et mettre à ta sauce ce qui pourrait t'apporter réconfort et consolidation dans tes projets, tes contreforts.
Mais pourtant, une petite voix au coeur de toi t'appelle désormais. Elle te souffle des mots jamais entendus auparavant et jamais déformés, quelque chose que tu sais si pur que cela te dépasse et tu aurais presque envie de rester dure, pour ne pas aller au devant de cette étrangeté, pour ne pas avoir à ouvrir ton corps, encore, à quelque chose qui pourrait le blesser, encore.
Et pourtant, à bien y regarder, ainsi qu'au coeur de ces fleurs qui se font tes amies et se laissent par toi regarder, déshabiller, n'y a-t-il pas, comme pour elles, en toi, un coeur qui bat et diffuse son parfum, que tu pourrais accepter d'écouter et pourquoi pas de photographier afin de te rappeler en ramenant cette image à ton corps autrefois blessé, qu'il n'y a aujourd'hui aucun mirage à se sentir invincible et forte au-delà de toute mesure, dans la quintessence de ton être qui appelle à cette offrande, à ce don de soi au monde, en un sourire où tout fond, où tout appelle et se confond en l'Amour.
Lorsque tu ne sais plus où mettre les pieds, cherche en ton coeur cette fleur qui s'ouvre à l'amour pour ce qu'elle est, don d'amour au monde, encerclée de douceur et de compassion, protégée de tout, sauf de la quintessence d'elle-même qu'elle laisse rayonner.
Il n'est pas d'autre chemin à prendre, qu'en soi sentir cette magnificence, dans la béatitude des lendemains qui chantent tous à ce présent offert, oraison de Soi à Soi, dans un monde ouvert au coeur.
Tu es ce coeur dont tu saisis la fleur et son image s'appelle Amour qui vibre pour tout l'univers. Tu es cette fleur dont le coeur est le visage d'Amour qui vibre pour tout l'univers.
La fleur est au coeur de toi et tu la respires enfin.
Sa*ra 23 mai 2016 Portrait d'âme
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