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Le blog de Michèle Théron lejour-et-lanuit.over-blog.com
Une traversée en médecine du désastre
« Les pandémies de jadis pouvaient être regardées comme des châtiments divins, de même que la maladie en général fut pendant très longtemps exogène au corps social. Aujourd’hui, la plus grande partie des maladies est endogène, produite par nos conditions de vie, d’alimentation et d’intoxication. Ce qui était divin est devenu humain – trop humain comme dit Nietzsche. (...) Le coronavirus en tant que pandémie est bien à tous égards un produit de la mondialisation. Il en précise les traits et les tendances, il est un libre-échangiste actif, pugnace et efficace. Il prend part au processus par lequel une culture se défait tandis que s'affirme ce qui est moins une culture qu'une mécanique de forces inextricablement techniques, économiques, dominatrices, et le cas échéant physiologiques ou physiques ( pensons au pétrole, à l'atome). » Jean-Luc Nancy.
« L’avenir, c’est d’aller vers une vision écologique de la santé, où on ne se contente pas de soigner un patient, mais où on essaie de comprendre aussi d’où vient sa maladie. » Jakob Zinsstag, cité par Marie-Monique Robin in La fabrique des pandémies
C’est sans doute idiot.
C’est à ceci qu’ils veulent nous faire parvenir : nous faire douter de notre propre conscience.
Alors, toute la nuit, ce sont vos larmes et vos appels au secours qui viennent bousculer mon sommeil.
Comment pourrai-je vous abandonner, sachant qu’à ce stade de dégradation de l’esprit même de notre travail, fermer ma porte serait vous jeter dans cette fosse sans conscience, où la technique et le chiffre d’affaire priment sur la santé publique.
Toute une nuit à vous voir apparaître, sans pouvoir me défaire de cette crise d’agitation intérieure : tenir ou pas ? Résister mais pourquoi au fond, puisque les perspectives de ce monde semblent plus bornées que jamais ?
Je suis là, las, devant ma conscience. Je n’aurais jamais cru devoir me poser de telles questions avant d’ouvrir les portes d’une retraite qui ne sera qu’un leurre de plus.
Je n’aurais jamais cru me trouver si seul devant mes choix.
1. Bases étudiantes d’une médecine du désastre
Je n’ai cessé d’appeler de mes voeux, dès le début de mes apprentissages professionnels, à un sursaut de dignité collective.
En lieu et place, je n’ai trouvé que toujours plus d’individualisme, d’arrogance et de suffisance venant de gens toujours plus compromis avec le système qui vide de tout sens éthique nos métiers voués à l’écoute, à la compassion, à l’entraide.
Alors je me souviens de cette année là. Avec la fougue de la jeunesse et le grand rêve d’entrer dans un métier humaniste, je faisais mes premiers pas à l’université de médecine de Rouen.
Je découvrais des amphithéâtres bondés, le bizutage de début d’année qui rendait les cours impossibles pour plusieurs semaines.
Puis dans un sursaut notre révolte contre le numerus clausus qui venait de faire son apparition. Une poignée, nous étions une poignée, mais nous avons fini par occuper l’amphithéâtre, y invitant tous les rebelles, les artistes. J’y revois, il me semble, Yvan Dautin, et puis Frédérique Leboyer qui venait nous parler d’une autre naissance, loin de la médicalisation à outrance qui devenait le seul idéal d’une médecine déjà tournée vers l’abus de technique et l’oubli du vivant.
Nous disions dans nos tracts que le numerus clausus alimenterait des déserts médicaux. Nous y sommes.
L’année suivante, devant l’immense réprobation au sein de la faculté de nos premières actions, nous avions changé de stratégie. Nous nous sommes présentés au conseil d’administration de la faculté et avons été élus.
Nous avons bataillé ferme : mais que valait notre jeune parole face à des mandarins bardés de certitudes ?
Un nouvel hôpital était en construction qui devait supplanter tous les autres par la grâce de son « plateau technique ». Nous défendions l’idée qu’il fallait préserver à tout prix les petites structures de proximité, capables de recevoir, en lien avec les médecins généralistes une hospitalisation au plus proche de la vie des patients. Nous défendions l’idée d’une abrogation du numerus clausus en adoptant, dès la deuxième année une formation incluant le passage par tous les métiers de l’hôpital, de l’agent de service au brancardier en passant par le ménage, les aides soignants, les infirmières, estimant qu’une vocation ne suffisait pas, ou que les réponses à des QCM ne permettaient pas une sélection humaniste du métier.
Bien évidemment les contestataires furent évacués du cycle de formation.
La porte refermée sur mes espérances, je rentrais chez mes parents. Dans un mouvement de gigantesque colère, je prenais mon sac à dos pour tracer la route, quitter un monde que je sentais déjà fermé à mon esprit trop curieux, trop avide de nouveauté et d’échanges.
Je ne sais trop comment tant j’étais troublé, je me retrouvais à Paris en école de kinésithérapie. Je roulais en vélo tandis que la plupart de mes confrères et consoeurs roulaient voitures rutilantes. Je louais un petit deux pièces sous les toits pour un loyer de misère.
On me fit rapidement comprendre que j’étais rentré là par effraction. Je dus refaire ma première année, non par manque de résultats mais à un demi point non donné à l’oral avec quelques petites phrases assassines sur mon esprit en révolte.
J’avais manifesté dans les années soixante dix contre la loi Debré qui autorisait l’armée à nous interrompre dans nos études pour accomplir notre service militaire.
Me voici donc, amer, marchant au pas cadencé dans une caserne hideuse, mêlé à des gens sans esprit. Nous étions une poignée d’irréductibles, nos études interrompues, à refuser cet ordre. Nous étions musiciens, étudiants. Nous tirions dans le talus pour ne pas heurter les cibles à forme humaine offertes à nos balles.
On nous sépara. Je me retrouvais à Nantes pour devenir infirmier des armées.
De marches commandos en séjours répétés au trou, nous lisions les journaux interdits (L’Humanité, Libération étaient de dangereuses lectures). Nous n’arrivions pas à marcher au pas alors on nous envoyait charger les restes destinés aux cochons.
La formation était tout à fait symbolique mais nous étions habilités à piquer, panser, mais surtout pas penser.
On nous expliquait ce que nous devions faire en cas d’explosion nucléaire et selon la distance qui nous séparait de l’épicentre de l’explosion. C’était stupide au possible.
Je faillis, compte tenu de mon « mauvais esprit » être nommé dans un régiment de parachutistes engagés. Je m’évanouis et me retrouvais en infirmerie au Kremlin-Bicêtre. C’était un placard d’où je pouvais m’évader, rentrer dans mon petit deux pièces que j’avais conservé.
C’était stupide mais j’y ai rencontré un médecin formé en Chine à l’acupuncture. Notre infirmerie devait bien être la seule à soigner tous les appelés à grands coups d’aiguilles et de méridiens !
Je reprenais ma deuxième année, parmi des étudiants inconnus.
Je travaillais le jour, la nuit, les week-end et les vacances pour subvenir à mes besoins. Parfois je m’endormais n’importe où, en cours ou sur les quais du métro.
À l’heure du diplôme on me fit comprendre que mon état d’esprit nécessitait de tout repasser en septembre. Je faillis abandonner.
2. Aux fondements politiques de la dérive
Rien ne m’a été donné. La plus grande surprise fut d’avoir été embauché en Centre de rééducation, quelques mois après l’obtention de mon diplôme, à Aiglun, dans les Alpes de Haute Provence.
Au début tout allait bien. Tout alla bien tant que je n’émis pas l’idée saugrenue de me syndiquer et de créer une section syndicale visant à remplacer celle qui existait et qui ne négociait rien, servant plus de relais des décisions patronales que des revendications des salariés.
1981 était passé par là. Je m’étais imprégné des lois Auroux dont nul ne parle plus aujourd’hui. J’avais été témoin du 10 mai, sur la Place de la Bastille. Nous y avions tenté de clamer que cette étrange victoire n’était qu’une étape à transformer. Nous avions cherché des appuis du côté de la Place du Colonel Fabien où tout était éteint : le Parti communiste semblait en deuil un soir de victoire (paradoxe confirmé par la suite : le Programme commun fut son linceul).
Six ans plus tard, salarié protégé par mes multiples mandats, je fus mis à pied sans salaire pendant des mois. Comme beaucoup d’autres : il fallait calmer les ardeurs de mai et entre temps, les communistes avaient mangé leur chapeau, sacrifiés sur l’autel des renoncements.
On ne rentre pas dans la Vème République avec des idées généreuses, on y entre pour la détruire ou mourir. La gauche ou du moins ce qui se nommait encore ainsi en fit la triste expérience, de renoncement en renoncement, d’instrumentalisation de l’affront national en vente des empires médiatiques détenus par l’Etat aux actionnaires du CAC 40, derrière la piteuse victoire, le libéralisme à la Friedman se préparait à la revanche.
Le chômage massif, la pression permanente sur des esprits déboussolés par le sentiment d’impuissance, le rouleau compresseur des idées de renoncement, d’individualisme, de consumérisme comme seule voie vers un bonheur porté par les loisirs de masse ont eu raison des résistances.
L’esprit lui-même fut laminé et les mouvements de protestations s’essoufflaient, tandis que les abstentions électorales s’amplifiaient.
Mais il ne fallait surtout pas remettre en cause les structures politiques et syndicales qui s’étaient compromises dans cette histoire. Dire tout haut cette lente érosion de l’image des contestataires au sein d’une population laissée pour compte, marginalisée, précarisée, vouée à une pandémie de misère massive valait exclusion ou départ volontaire.
J’y ai laissé une famille, et seul avec moi-même, je dus affronter le silence de ceux qui se prétendaient des amis, militants chevronnés qui me t’ornèrent le dos lorsqu’ils découvrirent que pour m’en sortir j’avais opté pour une carrière en « libéral ».
J’avais posé des jalons, expliqué dans quelle éthique professionnelle j’entendais orienter mon travail.
Naïf, je crus encore à une « confraternité » sans voir que, passé de ce côté de la barrière, éthique et déontologie étaient des voeux pieux, sacrifiés au culte du chiffre d’affaire et mode de vie « notable » et bourgeois.
Déjà, dans les années quatre vingt dix, le niveau des honoraires ne permettait pas de travailler en plaçant l’humain et le patient au centre. Je n’ai cessé de m’en offusquer, de combattre et de tenter de survivre en respectant les personnes, en tenant compte de leur environnement social.
Je fus soumis aux incompréhensions familiales, affectives, rebondissant sans cesse pour poursuivre une route que la société ne pouvait concevoir.
Du fond d’un hôpital, je lus tout ce qui me tombait sous la main de psychanalyse et de psychologie. Je ne pouvais rien faire sans m’interroger sur le sens humain de ce que je vivais et voyais venir.
Je dus reprendre le cours de mon existence à zéro souvent. La société ne m’a jamais fait de cadeaux.
3. La santé, une affaire bien trop sérieuse pour…
J’ai cru pourtant, depuis vingt ans, être parvenu à un équilibre. C’était sans compter sur l’aboutissement logique d’un libéralisme de plus en plus violent.
J’ai opté pour une méthode qui, pour être « rentable » se doit de verser dans le très en vogue « développement personnel » que je conteste.
Me voici assiégé de toutes parts. Mis devant mes propres contradictions à croire encore pouvoir trouver une place dans un monde qui n’en offre qu’à ceux qui plient, se soumettent, ou se font les promoteurs zélés d’une idéologie qui traverse le vingtième siècle et vient corrompre le vingt et unième.
Nous disions « plus jamais ça » sans voir dans quelle condition ce « ça » ne cesse de se renouveler en nous-mêmes.
Nous sommes le système que nous acceptons. Nous ne pouvons le contester qu’à la condition de rompre, de ne plus marcher au pas cadencé de son culte de la rentabilité.
C’est une guerre pire que la guerre (j’ai abordé ce thème dans mon livre à propos de la guerre d’Irak) qui nous est menée, qui est menée à l’humain en particulier et à la vie en général.
Ceux qui en sont les promoteurs ont fait sécession d’avec notre humanité commune. Ils ont franchi le Rubicon et sont déjà dans une post-humanité dont ils assument la destruction massive. Non qu’ils y complotent : non, leurs cerveaux englués de calculs de rentabilité en est bien incapable, mais ils se pensent seuls contre tous et ce qu’ils mettent en place nous isole et nous rend impuissants. C’est un nouveau mur sur lequel nous ne pouvons que nous fracasser car il passe par l’intérieur de nous-mêmes et notre incapacité, depuis la fin du manichéisme communiste, à nous inventer les utopies nécessaires à nos combats.
On s’imagine être en démocratie. Elle en a la couleur, certes, mais absolument pas le goût.
Elles ne nous demande pas de participer à la vie civique du pays, mais seulement de déléguer nos pouvoirs à ceux qui s’auto-proclament « élites » et font de la politique leur métier.
Cette constitution fut taillée pour un homme qui fit son coup d’état en 1958, auréolé de la gloire d’avoir lancé son appel depuis Londres à la résistance contre l’ennemi nazi.
Le voilà qui dix ans plus tard, à la faveur de la guerre d’Algérie et des menaces de l’OAS (dont l’affront national est plus ou moins l’héritier) prend le pouvoir est se taille une constitution qui lui permettra de conserver le pouvoir contre vents et marées pendant un peu plus de dix ans. Même les évènements de 68 ne purent nous en débarrasser.
Communistes et SFIO poussèrent leurs cris d’orfraies. Le ministre de l’intérieur qui fut à l’origine de la guerre (François Mitterand) écrivit même un livre, dans les années 70, « Le coup d’Etat permanent », qu’il oublia bien vite une fois élu le 10 mai 1981.
C’est dans ce contexte des triomphe progressif du libéralisme le plus agressif (celui qui ne prit pas de gants en 1973 au Chili) que j’ai vu mon métier et la médecine en général lentement évoluer vers l’ombre d’elle-même.
Tandis que les libéraux avaient l’oeil rivé sur leur chiffre d’affaire, les hôpitaux devenus gigantesques plateaux techniques participaient allègrement d’une déshumanisation des pratiques.
Le pathologique ne fut plus l’expression d’une vie par nature périlleuse. On se contenta de soigner les symptômes en oubliant le substrat environnemental, social et affectif qui les sous-tendent.
Ce fut le triomphe des molécules, le médecin voyant son rôle réduit à être le prescripteur des médicaments capables de vous rendre la vie heureuse, durable (avec une espérance de vie il est vrai qui allait croissante). Une toute puissance de la blouse blanche venait parachever le sentiment de domination de l’homme sur la nature réduite à quelques musées en plein air sous la forme de parcs dits naturels.
On poussa même le bouchon jusqu’à inventer des maladies afin de parfaire cette idée hégémonique de toute puissance pour le plus grand bénéfice e de Big Pharma.
4. Une médecine sans humanités
Les patients, réduits dans les années 80 à n’être que des consommateurs impuissants face au monde tricoté par les actionnaires du CAC 40, se firent même si exigeants que l’essentiel ne fut plus de penser le soin comme venant d’eux-mêmes, mais de leurs distribuer les pilules du bonheur en préservai t coute que coute l’image d’avoir la meilleure médecine du monde grâce à une sécurité sociale qu’on n’avait de cesse de réduire à l’ombre d’elle-même jusqu’à en changer le nom subrepticement. Regardez bien vos en-têtes, nous avons depuis fort longtemps une « assurance maladie » qui ne déploie pas la même philosophie que son ancêtre fondée par un ministre communiste dans une période sombre de l’économie du pays.
Force est de constater que, soignants de toutes pratiques, nous avons laissé dériver le navire médical, nous avons perdu de vue toute philosophie médicale qui n’est d’ailleurs toujours pas enseignée dans nos facultés.
On peut être médecin, kinésithérapeute, infirmier sans réfléchir à la place que nous occupons dans le monde et au rôle que nous pourrions jouer dans la prise de conscience qu’être malade ne relève pas d’un « statut » mais bien d’un débordement dans un contexte de vie terriblement réduit à la survie.
Entre médecine absente des grands débats de société et société destructrice de toute forme de vie sur une planète limitée, les zoonoses firent leurs choux gras. VIH, Chikungunya, Dengue, Malaria, nos amis de la vie sauvage dont l’’espace se réduit comme portion congrue nous communiquent allègrement leurs virus.
Virus qui nous disent tous les travers d’une vie sociale et économique devenue folle sous les contraintes de consommation générées sans limite par les pilotes fanatiques de l’idéologie libérale.
Nous voici, me voici désormais au pied du mur.
Alors que depuis un an et demi, j’ai trouvé les modes d’action permettant d’éviter dans le microcosme de mon activité professionnelle, tous les écueils d’une « pandémie » mal nommée, voilà que refusant de me faire vacciner, on va m’interdire d’exercer.
Depuis des années ils en rêvent, de réduire le nombre de praticiens sous prétexte d’économies de bout de chandelle tandis que big Pharma se gave.
Les tronches algorithmiques au service de l’idéologie hégémonique ont trouvé là l’occasion rêvée d’éliminer les praticiens ayant « dérivés » vers des pratiques plus humanistes non sans résultat.
Il leur faut de la technique et seulement elle. Ils balaient de leurs menaces toute forme de pensée différente, toute forme d’opposition à leur pouvoir absolu.
5. Tout le poids d’un système sans sommeil
Moi, je n’en dors plus la nuit.
J’entends l’inquiétude de mes patients fidèles.
J’entends leurs mots posés sur leurs maux qui disent s’inquiéter de leur devenir alors qu’usant d’humanité chaque jour, ils semblent convaincus que je leur ai évité le pire.
J’entends et ma nuit s’agite.
Je me suis battu depuis des années contre l’esprit d’impuissance et de fatalité.
Je n’ai cessé de clamer qu’une société n’existe que par les citoyens qui la constituent.
Je n’ai cessé d’appeler à agir pour éviter ce pire qui vient désormais frapper à notre porte.
Je dois m’avouer ma cauchemardesque impuissance à trouver des solutions, sans les protections sociales qui permettent l’accès de mon travail aux plus démunis, de pouvoir poursuivre si d’aventure, les esprits algorithmique de l’administration venaient à passer à l’action.
Dans mes nuits, je vous voit et vous entends.
Je vois ma porte fermée avec un maigre mot d’excuse qui ne sera qu’aveu de défaite.
Je me vois apposer sur les murs de ma maison le panneau « à vendre » qui sera l’acte final de mon naufrage.
Car sans vous je ne suis rien, rien qu’un vague plumitif qui ne sait rien faire de ses mots.
Si j’ai su jusqu’ici rebondir à chaude intempérie, je suis cette fois-ci acculé par un monde que je n’ai jamais vraiment intégré, à devoir m’avouer battu.
Si tel devait être l’issue, tant qu’un souffle m’animera, je vous attendrai, même gratuitement, en n’importe quel lieu, histoire de maintenir la flamme d’humanité qui nous fait vivant.
Et je rêverai encore d’un monde qui considère le vivant, quelle que soit sa forme et son expression comme la seule vraie cause à encourager et soutenir.
Xavier Lainé
22-24-29 août 2021
Une traversée en médecine du désastre
" Les pandémies de jadis pouvaient être regardées comme des châtiments divins, de même que la maladie en général fut pendant très longtemps exogène au corps social. Aujourd'hui, la plus gr...
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5 : La chute d'un noyau pervers.
Un noyau est difficile à faire tomber car il ÉPUISE et ENGOURDIT les membres de l'entreprise ou d’un gouvernement. Si nous décidons d'en convaincre certains, nous tomberont toujours sur des crédules sous emprise et cela participe à l’épuisement progressif des forces de rebellion. La seule solution est de cracher le noyau et de dévoiler la vérité dans un mouvement collectif brutal et surprenant. Alors, tous les membres de l'entreprise ou d’un gouvernement, une fois leur clairvoyance retrouvée, seront surpris de partager les mêmes ressentis autrefois diffus et dispersés.
En général, les membres d'un noyau ainsi découverts se retirent, tout simplement, car ne pouvant faire face à l'intelligence du groupe. Ils iront se reconstituer ailleurs, dans une autre entreprise ou attendront patiemment de nouvelles élections, pour à nouveau parasiter un gouvernement, c'est-à-dire surtout toute zone pleine de pleine de vitalité et d'élan à phagocyter pour leur plus grande jouissance.
Pour définitivement lutter contre toute formation d’un noyau pervers, il faudrait idéalement que tous les membres d’une entreprise ou d’un gouvernement soient informés de la pathologie des troubles narcissiques, puis enfin, qu’au moindre symptôme repéré au sein du groupe, il soit engagée une action radicale pour évacuer les parasites afin d'immédiatement les neutraliser, ceci pour éviter toute forme de contamination psychique ultérieure.
Il semblerait enfin essentiel que tous les humains désireux de fonder une famille puissent être en priorité instruits des fondements du développement psycho-affectif d’un enfant, car les racines des pathologies narcissiques se logent dans l'enfance, puis enfin de développer cette connaissance à l’ensemble de l’humanité pour prévenir d'éventuel cluster narcissoides à même de déclencher de terribles pandémies hautement létales.
Réflexion s'appuyant sur les travaux de Kohut, Klein et Racamier.
4 : les effets du noyau pervers.
Les effets sur les employés sont catastrophiques car tout se brouille entre le VRAI et le NON-VRAI. L'employé assiste impuissant à une baisse générale des initiatives créatives et de sa qualité professionnelle, avec une impression étrange d'évoluer dans un milieu ou tout est insinuations et actions discrètes, sans leader apparent, vers un non objectif dépourvu de sens.
Le noyau pervers a alors rempli son objectif : tout est contaminé, tout se dégrade et se disqualifie autour de lui. Les employés sont épuisés et pompés en énergies car baignant dans une atmosphère de non-dit les contraignant à cesser leur entre-aide, voir à s 'entre-dévorer, pour la plus grande jouissance du noyau. Les rebelles pourront aussi servir de dépotoir à ses énergies de refoulement.
Pour résister à un noyau pervers il faut du COURAGE et de l'INTELLIGENCE, deux qualités qui font cruellement défaut au noyau, ce même noyau qui remplace courage par RUSE et intelligence par CULOT.
Le courage servira à résister aux séductions mais aussi aux malveillances répétitives, et l'intelligence servira à garder une clairvoyance sur la situation très trouble qui sévit dans l'entreprise ou dans un gouvernement.
Car et nous insistons, le pouvoir d'un noyau pervers réside dans une NEUTRALISATION des moyens d'intelligence des employés (cassage de la compréhension des projets, de l'imagination, de la pensée etc...). Cette neutralisation a pour effet de SIDÉRER les employés, de les freiner ainsi que de ligoter leurs capacités de clairvoyance et de créativité collective et individuelle au sein de l'entreprise ou d’un gouvernement.
Le noyau tourne maintenant à plein régime. Nous retrouvons les bases de ses actions : SECRET, NON-DIT, INTIMIDATION, MENSONGE, DISSIMULATION, DOUBLE-JEU, ABUS de confiance et surtout SOTTISE, car les membres du noyau ne brassent que de pauvres idées et se croient de surcroît forts et malins. Nous sommes face à un énorme décalage entre la grandeur prétendue et la médiocrité qui agit.
Réflexion s'appuyant sur les travaux de Kohut, Klein et Racamier.
3 - Le but du noyau pervers.
Nous l'avons vu, le but n'est pas de prendre le pouvoir directement, mais de jouir par la prédation sur les employés. C'est un point capital à retenir. Le noyau ne veut pas le pouvoir mais il veut GÂCHER la création des employés. Les membres du noyau sont donc constitués de personnes extrêmement ENVIEUSES de ce qui est créatif (et qui leur fait défaut) ; c'est pour cela que cette envie génère chez eux la prédation et la destruction de toutes initiatives intelligentes des employés, initiatives intelligentes qu'ils ne supportent pas, car la réussite équivaut pour eux à l'autonomie de leur proie et en miroir cela les renvoie surtout à leur médiocrité.
Autre point non négligeable : les membres du noyau pervers s'attirent uniquement car ils ont les mêmes intérêts. Ils peuvent donc ne pas se supporter en terme de caractère, mais leurs intérêts communs tissera entres eux une loyauté sans faille, aussi bien dans leur réussite que dans leur chute à venir.
Réflexion s'appuyant sur les travaux de Kohut, Klein et Racamier.
2 - Développement du noyau pervers.
Maintenant positionné, ce noyau pervers va survivre en adoptant plusieurs méthodes. Il va à la fois séduire des nouveaux adeptes avec des idées rudimentaires (actions attractives) et discréditer d'autres par des humiliations et des actions mener contre l'INTELLIGENCE (actions répulsives).
Les actions attractives sont destinées à créer une ceinture de servants dociles et crédules, avec des attributions de petits ou grands avantages (promotion, mission etc) surtout NON COMPLEXE, car le noyau pervers ne peut avoir recours à l'intelligence ou à la réflexion chez ses membres de peur d'être découvert. Les supports intellectuels engagés doivent donc être proche du degré zéro et il faut qu'ils ne puissent pas être démentis (les supports s'appuient alors sur des règles ou un référentiel par exemple).
Nous aurons compris que les membres du noyau sont des habiles manœuvriers mais de médiocres idéologues et intellectuelles. Ils doivent impérativement par la ruse supplanter toute tentative d'évolution intellectuelle dans l'entreprise ou dans le gouvernement.
Les actions répulsives s'exercent elles contres les rebelles, ceux qui refusent, ceux qui résistent à ce nivellement par le bas. Mais ces rebelles ne doivent pas pour autant être exclus, car le noyau a besoin de les tenir sous sa main. En effet, si ces rebelles étaient licenciés ou emprisonnés, le noyau devrait prendre le POUVOIR, mais le noyau ne le veut pas ! C'est un point stratégique très important à souligner car un noyau pervers a besoin de bafouer et de dominer en coulisse (c'est là sa perversion), mais surtout de ne pas prendre en lumière le pouvoir.
Les rebelles seront donc régulièrement DISCRÉDITÉS, VEXÉS, BLESSÉS mais jamais de manière brutale et directe, mais plutôt sournoise, par infiltration progressive, ou par usure. Cette usure peut bien entendu amener certains rebelles à la dépression ou à la somatisation. Au niveau gouvernemental, les rebelles peuvent bien sûr être purement et simplement liquidés, sans qu’il soit possible de remonter à la cause.
Réflexion s'appuyant sur les travaux de Kohut, Klein et Racamier.
1 - Organisation du noyau pervers.
Un noyau pervers en entreprise ou dans un gouvernement est constitué de personnalités qui fonctionnent par le SECRET, la PRÉDATION, la TRANSGRESSION des règles communes et le DISCRÉDIT de la vérité.
Organisation du noyau pervers :
C'est une organisation interne au groupe, limitée à peu de membres actifs (2 à 3 personnes peuvent la constituer dans une entreprise). Cette organisation est secrète, cachée et dissimulée dans son fonctionnement aux yeux de la majorité des employés. Ce n'est pas une organisation créé par des membres fondateurs, car ce noyau ne fonde rien, il EXPLOITE. Il se repose donc sur l'entreprise ou un état pour le supporter. Si ce noyau entreprend une action, il ne peut le faire qu'au sein de son entreprise ou de son gouvernement et à l'ENCONTRE d'un ou de leaders.
Le noyau pervers est donc un PARASITE destiné à asservir le reste du groupe.
Pour que ce noyau pervers perdure, il nous faut plusieurs conditions.
Premièrement ce noyau perdure par le SECRET. C'est sa condition absolue de subsistance et de développement. Le noyau perdure aussi en faisant régner autour de lui la loi du SILENCE et le NON-DIT. Il perdure aussi car les rôles au sein du noyau doivent rester INDISCERNABLES. Qui est le meneur ? Qui est le mené ? On ne doit pas le distinguer.
Pour que ce noyau perdure dans l'entreprise ou dans un gouvernement, les employés doivent être régulièrement décomposés et divisés : on attire et anesthésie ceux que le noyau réussi à séduire ; on repousse et éjecte ceux qui résistent. Autour du noyau se constitue progressivement des complices ou servants, inconscients de ce qui se trame en coulisse.
Réflexion s'appuyant sur les travaux de Kohut, Klein et Racamier.
G. Quel est mon chemin?
—Fais bien attention!
D'UN CÔTÉ - L'AMOUR.
DE L'AUTRE - LA LUMIÈRE.
TU ES TENDUE ENTRE LES DEUX.
C'EST TON CHEMIN.
Il y a cent morts entre les deux.
L'Amour est porteur de la Lumière.
L'AMOUR N'EST RIEN SANS LA LUMIÈRE.
LA LUMIÈRE N'EST RIEN SANS L'AMOUR.
Le comprends-tu?
Je comprends, mais il me semble bien difficile de faire mourir
cent fois mon «petit moi ». Je baisse les yeux, découragée.
Regarde-moi!
Le visage bien connu de Hanna — qui n'est habituellement
ni beau ni laid — change d'expression, et revêt une dignité
presque effrayante.
A un bout - c'est moi.
Geste de haut en bas.
A l'autre bout — c'est lui.
Entre les deux — toi.
G. Qui est « lui »?
— Ton « petit moi ».
Je pense intérieurement : « Quoi, l'Ange s'intéresse à ce " petit
moi ' que je déteste, et dont je voudrais tant me débarrasser! »
Et, hypocritement, je dis à voix haute :
G. Je connais bien mon « petit moi », mais toi je ne te
connais pas assez.
— Enfant stupide!
Hanna me dira plus tard ce que ces deux mots signifient :
"Comment pourrais-tu connaître ton "petit moi " ?
Connais- tu une seule cellule de ton corps?
Tu le connais aussi peu que tu me connais.
Combien de temps resteras-tu aussi
aveugle?
" Moi et lui, nous sommes unis dans la tâche.
Ne sépare pas ce qui est un.
Devant LUI, rien n'est petit.
Ne juge pas!
E4G - 33-34
Michèle Théron, praticienne de santé naturopathe, femme en chemin, je vous partage sur ce blog des articles, de la poésie, des photos créés par moi, et les citations, articles, vidéos qui nourrissent mon chemin et m'inspirent.