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19 avril 2018 4 19 /04 /avril /2018 16:00
A mon cou

 

 

A mon cou

Des sanglots qui se balançaient

Comme de vielles breloques rouillées…

 

J’ai plongé la main

Dans le ciel renversé

Rempli d’étoiles incandescentes

 

J’en ai pris une

Gardée comme un bijou à ma gorge

Qui murmure les mots inaudibles de demain.

 

 

MT ©

 

 

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17 avril 2018 2 17 /04 /avril /2018 18:23
Il y a cet amour

 

Il y a cet amour,

Tendu vers dehors

Cet élan fuchsia

Qui s’enroule à la vie

 

Il y a ce cœur

Tendu vers l’impossible

Cette palpitation

Qui s’épuise à la mort

 

Il y a ce sourire

Tendu comme une offrande

Ce pays d’ailleurs

Que je ne peux rejoindre

 

Il y a cette beauté

Tendue vers le ciel

Cette divine présence

Qui parle en silence

 

Il y a tout cela

Dans le jour finissant

Aux portes du soir

Qui bleuit en douceur.

 

 

MT ©

 

 

 

 

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17 avril 2018 2 17 /04 /avril /2018 16:48
Antanae

Antanae

 

 

 

Je flotte inconsciente dans ce néant rempli de tout, comme un cosmonaute errant séparé de son vaisseau. La terreur pulse à mes tempes en sentant mon corps s’éloigner, s’égarer dans l’espace irrespirable, coupé du cordon qui, l’instant d’avant, faisait de lui encore un vivant. Je n’ose même pas songer à ce qu’il pourrait y avoir à l’autre bout de ce cordon, s’il n’était pas sectionné, s’il ne tanguait pas dans le vide comme une liane molle : un bol d’oxygène ou le visage d’une mère, un cœur qui bat ou des bras refermés qui me garderaient palpitante et reliée. Je flotte, sans lien avec aucune chose sinon ma coupure qui mange tout mon être, coupure qui hache ma nuque, mes flans, mes cuisses et mes mains et disperse mon être réduit en gouttelettes fines qui roulent silencieusement dans les cieux.

 

La terreur qui bat mes tempes marque la cadence, comme un pas qui me saoule et m’enivre. Je compte chaque enjambée lancée dans le vide, je les compte pour ne pas sentir cette déchirure, pour ne pas sentir l’endroit où tout a craqué, tissu de soie qui s’effiloche dans un crissement qui fait grincer les dents. Un, deux. Un, deux, trois. Un, deux, trois, quatre. Peut-être que les chiffres vont remplir ma tête, peut-être qu’ils vont aussi remplir ma poitrine pour remplacer cette suffocation qui gonfle mes côtes, enfle comme un ballon de baudruche prêt à éclater. Mais justement. Il n’éclate pas. Il gonfle et gonfle encore, rempli d’une substance visqueuse et lourde. Sous mon crâne, rien que du sable qui griffe mon âme, coule dans ma gorge et remplit ma bouche qui ne peut plus crier.

 

Je sens mon corps qui flotte, avec cette absence qui avance et se densifie, fait de moi un fantôme muet, immobile qui n’atteint plus rien et que plus rien n’atteint. Je suis si loin qu’aucun bruit ne résonne, c’est le silence qui me porte, aussi vaste d’une mer endormie, c’est lui qui m’enferme, c’est lui qui emprisonne mon souffle et gèle ma vie. Si profond qu’il devient assourdissant, qu’il cogne mes tympans, brûle ma gorge et noue mes veines en mille nœuds coulissants où ma sève s’étrangle. A force d’hurler sur moi son discours de glace, mes yeux, paupières arrachées net par la peur, s’ouvrent et je vois.

 

Je vois mon corps qui file dans le vide, fusée emportée par l’apesanteur, je le vois dévoré par la vitesse qui l’aspire, l’avale, l’engloutit. C’est dans un désert anthracite que je me perds, sans lune, sans étoiles, sans satellites. Rien qui n’arrête le regard, rien qui vient percuter mon corps pour l’empêcher de continuer à tomber. Vers où je tombe ainsi, dans ce vide si noir, si creux, si dépouillé de tout ? Combien de temps peut durer une noyade quand on ne meurt pas tout à fait et quand tout est hors d’atteinte ? Avalée par l’eau, je pourrais espérer toucher un fond, être rejetée sur un rivage. Ici, il n’y a qu’un espace sidéral, un infini sans limite, une damnation éternelle. Pas la peine de crier. Pas la peine de tendre les doigts. Pas la peine de penser. La fuite est trop rapide et je suis trop inconsistante pour qu’une main m’attrape, pour que quelque chose me retienne.

 

Et puis le vide se densifie petit à petit. Au bout du vide, mes tempes cognent toujours. Elles cognent en même temps que mes pas que j’avais oubliés et qui frappent le sol, de ce rythme mécanique et monotone, lourd comme le balancier d’une comtoise. Alors je m’accroche au métronome de mes jambes qui scande les minutes qui passent, interminables et grises. J’y reste collée pour ne pas perdre ce fil d’Ariane qui s’est enroulé autour de moi et cherche à me repêcher.

 

Comme un goutte à goutte imperceptible, tombent sur ma peau et remplissent à nouveau ma tête, les particules de soleil, le chant des oiseaux, les nuages qui passent, le cri d’un enfant, un chien qui jappe, l’air qui caresse mon cou, pareils à une douce transfusion. Peu à peu, je reviens lentement à la vie, chaque goutte pénètre et ranime mes yeux, mes poumons, mon ventre, puis mon cœur qui revient à lui en pleurant. J’entends et je sens alors le glissement de mes pas sur le sol, je sens le poids de mes membres peser lourdement sur la terre et je sais à quel point le poids de la chair est lourd à porter.

 

 

 

MT © 15.03.2006

 

 

 

 

 

 

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25 mars 2018 7 25 /03 /mars /2018 20:10
Tes entrailles

 

Peut-être qu'en entrant dans tes entrailles

Tu trouveras la force de te recréer

De mettre au monde ce nouveau visage

Qui n'a plus d'histoire ni de nom

 

Peut-être marcheras tu alors

Avec au ventre cette densité

Née de toutes ces morts assumées

De toutes ces défaites pleurées

Qui te laissaient au coeur un goût de venin

 

Peut-être sentiras tu alors

La Vie qui germe en silence

Et t'emmène sur un chemin sans destination

Où tu rêves à chaque pas

D'être dépouillée de tous tes fardeaux.

 

 

MT ©

 

 

 

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19 mars 2018 1 19 /03 /mars /2018 20:44
A ton arbre de vie

 

A ton arbre de vie
Fais monter ta sève d’or
Nourris tes branches jusqu’au ciel
Laisse descendre les bénédictions
Et attends les fruits
Qui viendront à leur heure.

 

 

MT ©

 

 

 

 

 

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16 mars 2018 5 16 /03 /mars /2018 12:37
La lumière donne forme

 

La lumière donne forme à la beauté, elle éclaire le manifesté, la vie qui se déploie, elle invite le regard à s'arrêter.


Et dans l'instant qui passe, fugace, je suis une, avec la lumière, avec la fleur, avec la beauté qui m'appelle, avant de retourner à mes ombres.

 

MT

 

 

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13 mars 2018 2 13 /03 /mars /2018 12:26
Tout s'enroule autour de la vie

Tout s’enroule autour de la vie,
Le vent autour des forêts
Les branches autour de leur tronc
Les ailes des oiseaux autour des fleurs
Les pétales doux autour des pistils
Les vagues autour des coquillages
Les bras autour de l’amour
Quand il prend la forme d’un cœur aimant

Il semble si facile alors de le contenir
Dans sa fugace manifestation.

 


MT ©

 

 

 

 

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8 mars 2018 4 08 /03 /mars /2018 20:55
Femme et fleur

 

 

Femme et fleur

Tout en toi respire le ciel et la terre

Ton esprit, ton cœur et ton sexe

Partout le ciel s’y est jeté sans retenue

Laissant la trace de ses galaxies

Qui sèment leurs poussières tourbillonnantes

Partout la terre t’embrasse sans retenue

Cherchant tes parfums exquis

Dans chaque pli de ton corps

Qui s’enroule et danse, s’ouvre et se ferme

Jusqu’à retrouver la palpitation de l’amour.

 

 

 

MT ©

 

 

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8 mars 2018 4 08 /03 /mars /2018 00:28
Rouges sont mes racines

 

 

Rouges sont mes racines

Qui cherchent la terre

Comme on cherche l’eau du puits

Rouges sont mes racines

Qui cherchent le cœur

Comme on remonte un fleuve à contre-courant

Fleuve rouge sang

Où coulent silencieusement

Toutes les blessures de femmes

Emportées dans un flux sans fin

Vers l’océan profond de la vie.

 

MT ©

 

 

 

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5 février 2018 1 05 /02 /février /2018 22:05

 

 

 

J’attends. J’attends comme on attend la pluie, avec le corps tiède et tendu, la nuque lourde, la peau moite et brûlante. J’attends avec les mains ouvertes, les pieds nus posés sur la terre qui tressaille. J’attends. Plus j’attends, plus il me semble que mon corps s’enfonce, se fragmente et se mélange à l’herbe drue sous mes pieds, aux cailloux ronds et doux, au calcaire qui crisse entre les racines des arbres, à la faune minuscule qui vit et habite sous la terre. Plus j’attends, et plus il me semble grandir, m’allonger jusqu’à perdre forme, m’étirer vers le ciel qui m’aspire, me déplie, me déploie, me disloque comme il disloque les nuages qui s’en vont et s’effilochent en bandes de coton transparentes. Le vent lèche mon dos, étend mes ailes qui s’agitent, palpitent, tremblent et frissonnent au milieu des nues pommelées. 

J’attends, entre ciel et terre, plantée entre ces deux forces, sans savoir où jeter mes amarres, le corps tiède et tendu, les yeux brûlants, l’âme fiévreuse, le cœur agité par la parole d’un homme aux yeux clairs et transparents qui m’a dit de regarder. Il dit que quelque chose viendra, qu’il faut regarder, là où je croyais les portes fermées. Mais avec quels yeux me faudra-t-il voir ? Car c’est l’invisible qu’il faut chercher, épier, débusquer et attraper comme un songe impalpable. C’est l’invisible qu’il faut traquer et faire émerger d’une vie aussi lourde qu’un rocher, pour le rendre saillant, tangible et éclairant.

Alors je ferme les yeux, sachant qu’ils ne me seront d’aucun recours, et j’attends. J’attends comme on attend la pluie, d’une attente douloureuse et fertile. Quand on attend la pluie, on scrute le ciel à l’affût de ses moindres signes. Je ferme les yeux et j’écoute, j’ouvre ma chair comme un parchemin, pour laisser le ciel choisir sa page, choisir son heure, me brûler comme il m’a déjà brûlée de sa lumière éphémère. Lovée dans une confiance fragile, j’attends les premiers signes. Je sais que mes cheveux voleront dès la première brise, je sentirai l’humidité du ciel descendre doucement, ma peau de buvard se régaler des premières gouttes et se tendre vers l’infini.

 

 

MT © 2006

 

 

 

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28 janvier 2018 7 28 /01 /janvier /2018 20:27
Dans mes bras il y a ton écorce

 

 

Dans mes bras il y a ton écorce

Derrière laquelle coule la sève de nos mémoires

Il y a ce rugueux, cette rigueur, cette limite

Où je m’appuie et me colle

Pour laisser couler les chagrins qui viennent

Comme des marées mouillant le sable de tes racines

 

Dans mes bras il y a ta force

Cette densité plantée entre ciel et terre

Ce solide évanescent où voyage l’invisible

Où mes doigts circulent sur tes cicatrices,

Nœuds, mousse, lichens et sillons profonds

Cherchant à sentir l’écho de nos blessures semblables

 

Dans mes bras, il y a mon cœur

Qui contient toutes tes saisons

Les couleurs flamboyantes de l’automne

La nudité humiliante de l’hiver

Et le souvenir des verts tendres

Où nos vies jaillissaient à l’unisson

 

Dans mes bras, il y a ta surprenante fragilité

Laissée au bon vouloir des hommes

Qui donnent vie et mort à tout ce qui existe

Et qui d’un geste tranchant et vif

Savent si bien, insouciants,

Décapiter la majesté qu’ils ignorent

 

Dans mes bras il y a cet adieu

Cette plainte douce et inaudible

Cette caresse qui t’encercle

Sans que mes doigts se touchent

Cette incantation pour toi et la beauté

Où, ramenée à mon humilité,

A genoux dans l’humus,

Je prie pour que la Vie continue

Et que la Terre nous porte

Sans jamais dénouer nos racines.

 

MT©  

 

 

 

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4 janvier 2018 4 04 /01 /janvier /2018 01:16
Rappelle toi le goût de la lumière

 

 

Rappelle toi le goût de la lumière
Quand la nuit tombe sur la terre
Rappelle toi les couleurs
Quand les ombres envahissent le jour
Et rappelle toi l'Amour
Qui aime tant butiner La Beauté

 


MT

 

 

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1 janvier 2018 1 01 /01 /janvier /2018 00:09
2018

 

 

Au cœur de l’hiver

La route avance comme un serpent froid

Les nuits, d’une densité d’obsidienne,

Semblent sans promesses

Prisonnières du carcan des ombres

 

Peut-être te sens-tu désespéré

Fatigué des épreuves

Ereinté par les renoncements

Meurtri d’être jeté si loin de l’amour

Quand tout en toi y aspire

 

Sache pourtant qu’au fond de l’abysse

La vie travaille inlassablement pour toi

Elle prépare dans l’alchimie des chaudrons

Le nectar qui coulera pour demain

 

Lorsque tu ne sens qu’immobilité

Tout s’agite déjà sous la terre

Tout se déploie dans un mouvement ordonné

La nature travaille à sa perfection

Et t’offre le reflet subtil

D’un triomphe prochain

Encore inconnu de toi

 

Lorsque tu sens mourir l’ancien

Le bourgeon se prépare déjà à éclore

Le vert tendre pointe sous l’humus

Plus fort que la mort

Plus fort que tes idées noires

 

Vois aussi cette fleur qui s’attarde

Ayant attendu tout l’été pour fleurir

Sa robe rose enfilée à la hâte

Radieuse couleur offerte à l’hiver

Au sein d’un jardin abandonné

 

Regarde, tout réapparaît sans cesse

Au creux des éternels recommencements

Pourquoi retenir hier

Pourquoi redouter demain

 

Au milieu des bruns et des gris

Jaillit la lumière par petites touches

Bouquet de surprises en devenir

Que l’an neuf propose à ta témérité

 

Ce premier de tous les jours te rappelle

Que tout renaît à chaque instant

Que tout s’accomplit à son rythme

Chacun fleurit à son heure

Et propage son éphémère cadeau

A qui prend le temps d’être là.

 

 

MT ©

 

 

 

 

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25 décembre 2017 1 25 /12 /décembre /2017 18:32
Noël 2017

Aujourd'hui tu vas naître

Tu vas naître parce que tout meurt en toi

Lentement

Ou de façon fulgurante

Toutes ces peaux du passé

Se déchirent, tombent une à une

Inutiles et desséchées

Elles rejoignent l'humus de la Terre

Pour fertiliser la graine d'or

De l'enfant divin

Qui sommeille au creux de ton coeur

 

Aujourd'hui tu vas naître

Car tu as dit oui au pire

Tu as pris la mort dans tes bras

Mis le désespoir au fond de tes poches

Comme des cailloux blancs

Qui balisent ton chemin

 

Tu vas naître

Avec toutes tes blessures

Tissées en toile d'araignée

Où les bénédictions s'égrainent

Comme des gouttes de pluie

 

Tu vas naître

C'est écrit à chaque seconde

Annoncé par chaque raie de lumière

Tu seras au monde

Là,

Entier, entière

Avec ton coeur d'enfant

Qui éclabousse d'amour

Chaque instant de la vie.

 

Tu vas naître

Et la joie sera ton manteau.

 

 

 

 

MT ©

 

 

 

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27 novembre 2017 1 27 /11 /novembre /2017 23:42
Le printemps prochain est la promesse

 

 

La diversité des couleurs s'estompe avec l'hiver qui arrive... mais le printemps prochain est la promesse que tout recommence et que les fleurs nous offriront leur arc-en-ciel...

 

 

 

 

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Présentation

  • : Le blog de lejour-et-lanuit.over-blog.com
  • Le blog de lejour-et-lanuit.over-blog.com
  • : Un lieu où pourraient se cotoyer le jour et la nuit, les univers différents de la pensée logique, rationnelle, structurée à partir des informations émanant de toute part, et de la pensée vagabonde, celle qui erre la nuit, mais aussi le jour, dans l'envers des choses, à la recherche de l'impalpable, de la beauté et de la magie. Michèle Théron
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  • Passionnée par l'âme humaine, je cherche sans cesse du sens et le sens de notre chemin d'humain. 
Mon propre chemin n'est qu'un zig-zag en dehors des autoroutes et je n'ai pas encore épuisé tous les chemins de traverse...
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Auteur - Photographe

Michèle Théron, praticienne de santé naturopathe, femme en chemin, je vous partage sur ce blog des articles, de la poésie, des photos créés par moi, et les citations, articles, vidéos qui nourrissent mon chemin et m'inspirent.

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