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12 mai 2016 4 12 /05 /mai /2016 18:52
Guérison des blessures du passé et paix intérieure - Isabelle Padovani

 

 

 

 

 

 

Pour être en paix il faut que notre présent redevienne un cadeau. Mais le présent ne peut pas être un cadeau quand le passé n'est pas un cadeau.

 

Ainsi, toutes les injonctions telles « il faut vivre dans l'instant », « le passé n’existe pas »,  que l'on entend ou lit à tout venant, peuvent être une violence supplémentaire, car même si nous en avons l'intention, nous faisons le constat qu’il est difficile d’être dans la conscience pure de l’ici et maintenant à causes de ces parts blessées qui nous tiennent dans le passé.

Il faut déjà trouver le moyen de guérir ces blessures, et cela ne se fait pas d'un coup de baguette magique. Il ne suffit pas de connaître ses blessures, il faut pouvoir, petit à petit, s'approcher de la source, accueillir ce qui n'a pas été accueilli et entendre ce qu’elles ont à dire. Cela prend du temps, de la patience et de la tendresse pour soi, ce qui est l'inverse de ce que l'on s'entend dire ou que des voix en nous se disent, à savoir qu'on devrait déjà avoir tourné la page, "qu'il faudrait", "qu'il n'y a qu'à", "qu'il suffit de", ... toutes ces injonctions qui répriment ce qui se passe réellement en nous.

 

 

Or il ne s'agit pas de réprimer, mais de rencontrer.

 

 

Comme Isabelle Padovani le précise dans cette vidéo, la notion de "parts" agissantes en soi est une vision très salvatrice. Pour ma part (et pour plusieurs parts en moi !!!), c'est quelque chose qui a été très déculpabilisant et qui continue à m'aider lorsque j'entends des phrases stimulantes comme quoi "j'ai" attiré telle personne ou telle situation, "j'ai" cherché, voulu ça ou ça... Mon dieu non, "JE" n'ai rien voulu, mais des parts blessées en moi ont créé des circonstances qui ont permis cela.

Cette vision ne retire rien à la responsabilité de prendre soin de ces blessures, mais franchement, lorsque l'on est assailli par la souffrance, qu'une blessure est profondément réactivée, je ne crois pas que ce soit facilitant, aidant ou guérisseur, de s'entendre dire que nous avons "choisi" notre agression !

Après, si l'on est dans la croyance que nous venons sur terre pour réactiver des choses à guérir, soit, mais en aucun cas cela justifie de se servir de cette croyance pour nier la souffrance qui traverse une personne et ainsi zapper tranquillement l'empathie ou l'accueil que réclamerait une situation souffrante.

 

 

J'ai oublié aussi le sempiternel "ton épreuve est un vrai cadeau", histoire d'entretenir en soi une part masochiste et d'inverser le sens des mots. Non seulement -dans la grande diversité d'expériences que la vie propose- on se choisit une bonne sale expérience qui nous fait bien souffrir, et en plus il faut appeler ça un cadeau..

Le cadeau, à mon sens, ce n'est aucunement l'expérience traumatisante, mais c'est ce que nous en faisons, avec notre force de transformation. Il y a des personnes qui ne peuvent pas transformer ce qui leur arrive et restent bloquées dans le passé, et rien ne deviendra un cadeau.

Par contre, si nous arrivons à guérir de nos blessures, la personne que nous serons alors devenue pourra regarder tout le chemin qu'elle a parcouru et voir le cadeau que elle s'est offert, en allant à la rencontre de son histoire. Le cadeau, c'est nous-mêmes.

Ainsi, pour moi le cadeau ne n'est pas le traumatisme, mais le chemin que nous choisissons d'emprunter pour guérir et grandir. Il ne se reçoit donc qu'à la fin du processus.  Cela n'a aucun sens de dire à quelqu'un en souffrance que ce qu'il vit est un cadeau, alors que ce n'est qu'un poison qui nécessitera du temps pour être transformé en élixir.

 

 

A force de concepts, on finit par nier l'humain, et sur le chemin dit "spirituel", beaucoup s'égarent dans ces réponses toutes faites. Quand j'entends une jeune femme me dire : "mais tu sais très bien que même une femme violée n'est pas victime", je me demande à partir d'où elle s'exprime, quelle expérience elle a vraiment de la vie, quel accueil elle s'accorde pour ses parts blessées, et je présuppose qu'elle n'a visiblement jamais été violée pour faire un raccourci aussi rapide dans la souffrance humaine et pour m'expliquer que je n'ai aucune raison de souffrir d'un problème qui n'a d'ailleurs rien à voir avec son exemple.

 

Je reste infiniment convaincue, même si parfois impuissante, que ce n'est pas dans la répression que l'on guérit (puisque c'est la répression qui le plus souvent a causé nos blessures), mais dans l'accueil et la restauration du lien à nous-mêmes. Et se restaurer, ce n'est sûrement pas s'ajouter des couches, ajouter de la violence à la violence, continuer à se persécuter avec des "tu as choisi" ce qui t'arrive.

 

 

Comme l'explique souvent Isabelle Padovani, lorsque nous sommes agis par notre blessure, nous sommes dépassés et impuissants (je rapelle ici les trois critères d'une blessure du passé : surintensité, prédictibilité, impuissance). Nous sommes dans une zone où nous n'avons aucun contrôle sur ce qui nous traverse avec force. Alors imaginez l'impact de toutes ces phrases d'évaluation, de jugements, d'interprétation, toutes ces injonctions nous intimant l'ordre soit de passer outre ce qui nous traverse, soit de ne pas nous plaindre puisque "nous l'avons choisi"...

 

 

Goûter à la paix intérieure n'est pas un état permanent. La Vie nous traverse à chaque instant, et à chaque instant la surface de notre lac intérieur est brouillée par les ondes qui nous atteignent. Reconnaître cela, c’est aussi arrêter de se faire violence en pensant que nous devrions être définitivement libérés des émotions, des blessures, des conflits internes, pour avoir le droit d’exister et d’être heureux.

 

 

Si nous pouvions, comme l’exprime Isabelle Padovani, voir que dans chaque protection, stratégie, « résistance », action, il n’y a « que de l’amour », alors nous pourrions commencer à nous détendre et envisager de regarder autrement nos stratégies -lorsqu’elles sont parfois tellement tragiques- pour les transformer afin qu’elles soient vraiment au service de la Vie et de l’Amour.

 

 

MT

 

 

 

 

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Auteur - Photographe

Michèle Théron, praticienne de santé naturopathe, femme en chemin, je vous partage sur ce blog des articles, de la poésie, des photos créés par moi, et les citations, articles, vidéos qui nourrissent mon chemin et m'inspirent.

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